Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a affirmé que les hôpitaux pourront désormais acheter les médicaments auprès des opérateurs, voire importer, mais en respectant le code des marchés publics. Lors de la visite d'inspection qu'il a effectuée avant-hier à l'hôpital Mustapha-Pacha, Amar Tou, ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, a insisté sur la gestion du médicament. “Il faudra mettre en place un mécanisme unifié pour toutes les structures de santé. Ce mécanisme devra permettre de suivre tous les médicaments, de leur sortie de la pharmacie jusqu'à leur utilisation par le patient hospitalisé”, déclare le ministre. Pour permettre une réelle économie dans ce chapitre, Amar Tou affirme : “Désormais, les hôpitaux pourront s'approvisionner directement auprès des opérateurs, voire importer, mais en respectant le code des marchés publics. Comme les autres opérateurs, la Pharmacie centrale des hôpitaux pourra participer aux avis d'appels d'offres et le moins-disant l'emportera.” L'hôpital Mustapha-Pacha consomme, à lui seul, quelque 60 milliards de centimes en médicaments et consommables. Pour les médicaments très chers, le nom des malades qui en bénéficient est porté sur la fiche navette qui accompagne tout patient hospitalisé. Quant aux psychotropes, la Pharmacie centrale de l'hôpital tient un registre des mouvements, et récupère les flacons vides pour les incinérer. “Nous surveillons tout ce qui sort de notre pharmacie”, affirme le Pr M'hamsadji, responsable de la pharmacie. Le premier responsable du département de la Santé a promis, par ailleurs, de trouver des solutions aux problèmes que rencontrent les établissements de santé publique. Cette visite, qui s'est achevée par une réunion tenue à 22h avec les responsables du plus grand hôpital d'Algérie, a permis au ministre de comprendre les contraintes qui freinent le bon fonctionnement des services. “Nous enregistrons 200 hospitalisations par jour”, affirme M. Dehar, le directeur de l'établissement qui compte 4 828 employés, tous corps confondus. À titre d'exemple, l'hôpital forme actuellement 624 résidents dans différentes spécialités médicales. Les responsables du service gynéco-obstétrique se plaignent de l'exiguïté des lieux. “Nous enregistrons un taux d'occupation des lits de 147%. Nous soignons des patients qui viennent de toute l'Algérie”, estime le Pr Derguini, chef de service gynéco-obstétrique. Le chef de service ajoute : “Nous accueillons surtout les cas de grossesse à risques.” Le service “kangourou” est une nouveauté ; il permet aux mamans de garder leurs nouveau-nés prématurés sans recourir aux couveuses. Très satisfait de cette expérience, le ministre demande aux responsables du service de parrainer les structures de santé d'une wilaya de l'intérieur du pays. Les médecins se plaignent aussi du manque de tables chauffantes pour les nouveau-nés prématurés. Au service d'oto-rhino-laryngologie (ORL), le ministre s'est félicité du degré de technicité atteint par les praticiens algériens. SaId Ibrahim