En première instance, elle a été condamnée à une peine de quinze ans de prison ferme. Le PT n'a cessé depuis de réclamer sa libération. Le procès en appel de la secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT) aura lieu le 9 février au tribunal militaire de Blida. Elle sera jugée en compagnie des anciens généraux, Mohamed Mediène et Athmane Tartag, ainsi que de Saïd Bouteflika pour "complot contre l'armée". Le Parti des travailleurs demande la libération pure et simple de Louisa Hanoune. Dans un communiqué transmis hier aux rédactions, le Parti des travailleurs rappelle que sa secrétaire générale "a été condamnée arbitrairement par le tribunal militaire de Blida à 15 ans de prison ferme dans le cadre de la criminalisation de l'action politique". Le Parti des travailleurs renouvelle "son appel à la libération pure et simple de Louisa Hanoune, à son acquittement et à l'abandon de toute poursuite contre elle car elle est une prisonnière politique et d'opinion". Pour ce parti, "la place de Louisa Hanoune n'est pas en prison". Sa place est "à la tête de son parti et au sein de son peuple qui lutte depuis bientôt un an pour le vrai changement". Mise en détention le 9 mai dernier alors qu'elle devait être entendue comme simple témoin dans l'affaire des généraux Athmane Tartag et Mohamed Mediène, et de Saïd Bouteflika, Louisa Hanoune a été accusée de "complot contre l'armée". Jugée en compagnie de ses autres codétenus, elle a été condamnée à 15 ans d'emprisonnement. Les autorités militaires lui reprochent notamment une rencontre avec Saïd Bouteflika en mars dernier dans le but de "changer le système". En réalité, les tenants du pouvoir soupçonnaient le frère de l'ancien chef de l'Etat de chercher à évincer Ahmed Gaïd-Salah, alors chef d'état-major de l'armée. Dans la confusion qui a précédé la chute d'Abdelaziz Bouteflika, beaucoup d'acteurs politiques cherchaient à proposer des solutions à la crise. Pour sa défense, Louisa Hanoune a clamé que sa rencontre avec Saïd Bouteflika, qui était toujours en poste à la présidence de la République au moment des faits, était "une simple consultation" sur les propositions qu'elle devait faire pour une sortie de crise. Elle estime qu'elle n'a participé à "aucun complot". La preuve en est que ses avocats ont vainement demandé au tribunal militaire de fournir les preuves sonores qu'il dit détenir contre elle. Pour ne pas se déjuger, le parquet a argué que les bandes sonores étaient "de mauvaise qualité". Considérant que la détention de Louisa Hanoune est politique, des militants politiques, des journalistes, artistes et autres citoyens, algériens et même étrangers ont signé des pétitions et participé à des manifestations publiques en solidarité avec elle. La semaine dernière, la direction du Parti des travailleurs avait alerté l'opinion publique sur la dégradation de l'état de santé de sa secrétaire générale. Âgée de 66 ans, Louisa Hanoune souffre de maladies chroniques. Mais ses proches et avocats la décrivent comme étant "combative".