Docteur en médecine, installé à titre libéral après sa retraite du secteur public, Azouz Chidekh est également l'auteur de deux livres qu'il vient d'éditer en France et en Algérie. Le premier, La vallée et le temps qui passe (éditions El-Mahar d'El-Eulma, 2019), est un récit nostalgique sur la vallée de l'oued El-Kébir, à El-Milia. Paru à la maison d'édition Lys bleu, à Paris, le second, La veuve et le martyr, relate des faits historiques sur les drames et les déchirements causés par la guerre de libération nationale au sein des familles des martyrs de la révolution. Natif de la ville d'El-Milia, où il a grandi, avant d'aller poursuivre des études en médecine à Constantine et s'installer ensuite à Mila, l'auteur de ces ouvrages est venu les présenter à son public dans sa ville natale. C'est à l'occasion de la journée nationale du chahid qu'il s'est longuement étalé sur son œuvre La veuve et le martyr, dimanche, à la bibliothèque communale de la ville d'El-Milia. Fils de chahid, Azouz Chidekh a su transmettre à travers son récit les souffrances de ces milliers de femmes qui ont perdu leur mari durant l'épisode de la guerre d'indépendance. C'est ce qu'il a d'ailleurs repris devant un public venu nombreux assister à la présentation de ce livre. Après une présentation de son roman et des lectures de textes, l'auteur est intervenu pour répondre aux questions qui lui ont été posées lors du débat. Dans la foulée, il est revenu sur cet épisode des souffrances humaines et de drames vécus par ces femmes et leurs enfants, affrontant seuls leur destin. Du fond de son imaginaire, il a adapté son récit à la réalité d'une femme, sa mère, qui a fait le rêve de voir revenir son mari à travers les rayons du soleil traversant sa fenêtre. Un rêve qui s'achève avec un retour à la réalité non sans mettre en exergue des épisodes de tragédie et de souffrance des familles, déstabilisées par les séquelles indélébiles laissées par la guerre. Ce récit se veut aussi un cri de révolte contre ces souffrances et les injustices subies par ces femmes et leurs enfants. Concernant La vallée et le temps qui passe, l'auteur propose une lecture nostalgique de la vie dans la vallée de l'oued El-Kébir, à El-Milia, désormais transformée par les installations industrielles. "Il est question de plonger dans les souvenirs lointains de la belle époque et le triste devenir de la vallée actuellement", a-t-il regretté. Le livre relate l'histoire d'une vallée précieuse, criant sa détresse en silence face aux injustices qu'on lui a fait subir. "La vallée court un risque apocalyptique dû à ces installations de l'usine sidérurgique en plein milieu forestier", prédit-il. Cet essai plonge également dans l'histoire tumultueuse de la région, tout en mettant en lumière les noms de ses hommes que la mémoire locale n'oublie pas, au même titre que cette région, ses traditions et ce mode de vie dénaturés par tant de transformations subies.