Le confinement sanitaire n'a pu empêcher la population d'Akbou de rendre un vibrant hommage, hier, au défunt militant de la cause amazighe, Mohamed Haroun, décédé le 22 mai 1996, des suites d'une longue maladie. À l'initiative d'un groupe de militants et citoyens de la région de la Soummam, une cérémonie de recueillement et de dépôt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de feu Mohamed Haroun, a été organisée, hier matin, au niveau de son village natal, Tifrit, sur les hauteurs d'Akbou, à l'occasion du 24e anniversaire de sa disparition. Les organisateurs de cette journée commémoratives, qui ont tenu à faire respecter aux participants les mesures de prévention sanitaire contre la propagation du coronavirus, ont également rendu un hommage particulier à l'ambassadeur de la chanson Kabyle, Hamid Cheriet, alias Idir, décédé le 2 mai dernier à Paris. Prenant la parole devant la foule présente, au village de Tifrit, le militant Sofiane Adjlane a retracé le valeureux parcours de Mohamed Haroun, qualifié de "la fierté de la région de la Soummam", en rappelant au passage sa fameuse citation "si le ventre rendait les hommes lâches, moi le mien je le remplirais de pierre". Une façon de souligner l'engagement et la bravoure de cette figure emblématique du combat identitaire. Pour rappel, ce natif du village Tifrit, le 13 avril 1949, fut condamné à perpétuité, le 2 mars 1976, par la Cour de Sûreté de l'Etat de Médéa, dans l'affaire dite des "poseurs de bombes" au siège du journal El Moudjahid. Après avoir purgé une peine de 11 ans de prison au pénitencier de Tazoult (Lambèse) de Batna, il retrouva sa liberté le 5 mars 1987. K. O.