Le football national, autrefois source de passion et de fierté, semble aujourd'hui perdre de sa superbe. Les supporters s'impatientent, et le spectacle promis sur le terrain laisse souvent place à la frustration. Beaucoup de fans avouent s'ennuyer, d'autres se laissent piquer par des excès de colère, reprochant à leurs équipes un manque d'engagement, de jeu construit et de créativité. Le football, censé être une fête, devient parfois un exutoire de déception. Ce constat trouve ses racines dans plusieurs aspects du jeu. D'abord, le niveau technique et tactique de nombreuses équipes peine à s'élever. Certaines formations, pourtant dotées de moyens respectables, pour une formation de qualité n'arrivent toujours pas à franchir le cap qui les mènerait vers un football moderne et attractif. Cela se traduit sur le terrain par des matchs hachés, des passes approximatives, une absence d'imagination offensive et un manque flagrant de discipline collective. Trop de joueurs préfèrent s'énerver contre l'arbitre ou provoquer leurs adversaires au lieu de se concentrer sur leur performance et sur le jeu de leur équipe. Cette attitude traduit une immaturité sportive qui freine le développement du football national. À cela s'ajoute un autre phénomène : celui des huis clos «ouverts». En théorie, ces matchs doivent se jouer sans public, «Dix membres pour chaque club disposant de licences établies pour la saison en cours sont autorisés à prendre place à la tribune officielle » Art 70 du règlement de la LFP et sept dirigeants autorisés à la main courante et disposant de licences établies pour la saison en cours», mais dans la réalité, la main courante donne l'impression de se remplit souvent de personnes qui n'ont rien à y faire. Sur les gradins, on aperçoit des groupes qui réagissent bruyamment à chaque action, brouillant la frontière entre huis clos disciplinaire et rencontre ordinaire. Cette situation nuit à la crédibilité du championnat et montre à quel point les règles sont parfois contournées sans conséquence. Sur le plan du jeu, il y a tout de même des éclairs, des instants de grâce où un joueur sort de l'ombre et délivre son équipe d'un but splendide. Mais même dans ces moments de joie, on sent la désorganisation : le buteur ne sait plus vers qui courir, entouré d'un public improvisé. L'émotion est là, mais elle ne suffit pas à masquer les lacunes structurelles. En définitive, la leçon du football n'est pas encore assimilée. Le football national a besoin d'un véritable sursaut — un retour à la rigueur, au travail, à la passion du beau jeu. Il faut redonner au sport sa dimension collective, où le respect des règles, de l'adversaire et du public prime sur la colère et la provocation. Le jour où les joueurs comprendront que leur talent s'exprime d'abord par l'effort, la discipline et la solidarité, le spectacle reviendra, et avec lui, la ferveur authentique des supporters. Reste à savoir de quelle manière sont sanctionnés les joueurs indisciplinés, ceux qui justifient leur présence sur le terrain uniquement par des comportements regrettables, transformant parfois une rencontre de football en un spectacle affligeant. Heureusement, comme nous l'avons déjà souligné, certains joueurs refusent de tomber dans la comédie : retarder volontairement les dégagements, se rouler au sol au moindre contact ou hausser le ton contre l'adversaire. Dommage que cette catégorie de joueurs ne s'inscrive pas dans la dynamique du football moderne, où l'image et l'attitude doivent refléter le professionnalisme et l'exemplarité. Tout cela renvoie à la qualité de la formation, mais aussi à la mission de l'entraîneur et du staff technique dans l'encadrement et l'éducation sportive.