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"Un soutien psychologique aux élèves est impératif"
Amina Hariche, psychopédagogue
Publié dans Liberté le 02 - 06 - 2020

La psychopédagogue, Amina Hariche, revient dans cet entretien sur les décisions prises lors du Conseil des ministres du 10 mai dernier, au profit des élèves en classes d'examen (BEM et bac), en préconisant des méthodes pédagogiques pour combler le vide et un soutien psychologique aux élèves candidats afin d'éviter le décrochage contre lequel ont mis en garde les parents d'élèves.
Liberté : Le Conseil des ministres a décidé de reporter la rentrée scolaire 2020-2021 à début octobre prochain et la tenue des examens du bac à la dernière semaine du mois de septembre. L'examen du BEM se tiendra durant la 2e semaine du mois de septembre prochain, et l'examen de la 5e est annulé. Comment jugez-vous ces mesures ?
Amina Hariche : Les mesures prises par le Conseil des ministres au sujet de l'examen du baccalauréat, du BEM et de la 5e année primaire sont courageuses, du moment que nos enfants en avaient besoin et qu'elles étaient basées sur les avis des spécialistes et des experts en pédagogie. D'ailleurs, avant même que cela ne soit fait, nous avons appelé à définir en urgence les dates des examens nationaux et informer nos enfants de toutes les décisions que voulait prendre l'Etat. Car, avant de connaître les dates des examens, ils étaient dans une situation psychologique très difficile, en se posant des questions si les examens allaient être reportés et s'ils allaient être examinés sur la base du programme des trois trimestres, etc. Ces questions ont fatigué nos enfants sur le plan psychologique, mais, en sachant qu'ils vont être examinés sur les cours enseignés durant le premier et le deuxième trimestres a eu un impact positif sur leur état.
Les syndicats et des parents d'élèves ont été déçus par le maintien du BEM. Ils ont même demandé son annulation, mais ils posent la question de comment meubler le vide pédagogique du 12 mars jusqu'à septembre ? À votre avis, comment doit-on procéder ?
Il faut rappeler d'abord qu'il y a eu des discussions entre nous, en tant que pédagogues et responsables du secteur au sujet particulièrement de la longue période de coupure de l'enseignement, où l'élève s'est éloigné de l'interaction avec l'enseignant et de la classe. Nous savons aussi qu'il y a des méthodes pédagogiques qu'utilisent les enseignants pour donner leurs cours, et que même en étant présents dans la classe, une catégorie d'enfants trouve des difficultés de compréhension, qu'en est-il alors lorsque l'enseignant en est loin ? Le point positif est qu'il y a eu définition des cours enseignés durant les deux trimestres, surtout que l'année scolaire 2019/2020 n'a pas connu de grèves, mais était empreinte de calme et de stabilité. Les élèves ont subi les deux trimestres complets. Aussi, nos enfants retourneront au banc de l'école au mois d'août, ce qui est nécessaire, parce que la révision avec l'enseignant par le biais de la méthode à laquelle ils sont habitués et le fait de se retrouver entre camarades dans cet espace constitueront un encouragement psychique pour eux. Aussi, cela contribue à renouveler chez l'élève l'énergie nécessaire à la révision contrairement au fait si l'on n'avait pas décidé de cette reprise en août qui se serait répercuté négativement sur ses résultats scolaires.
Les parents d'élèves craignent surtout un décrochage des élèves, après six mois d'inactivité. Comment faire donc pour l'éviter ?
Cela met en exergue le rôle des enseignants et des parents d'élèves, et de la nécessité de réunir les conditions adéquates, afin de retrouver cette énergie positive qui a été affectée, et n'oublions pas que l'élève était programmé pour être examiné le 7 juin, et celui du BEM en son temps aussi, alors cette coupure a affecté négativement son état psychique. Donc, la préparation doit se faire au niveau de la famille pour motiver ses enfants, renforcer leur confiance en soi, puis aux enseignants de réunir l'environnement adéquat pour la révision et la programmation du volume horaire. Car l'erreur pédagogique est de faire en sorte que du matin au soir, ils subissent des cours de 8h à 17h, après une coupure qui aura duré des mois, alors que l'élève-candidat est atteint psychiquement à cause du retard et de la peur de la pandémie de coronavirus. Le confinement qui les a contraints à rester chez eux contrairement aux années précédentes qui avaient du temps pour le repos et les sorties dans les espaces publics et de pratiquer leurs hobbies, ainsi que leur éloignement de l'école. L'élève révise aussi à titre individuel, malgré ce qui est diffusé par les canaux de la télévision et de l'internet, ce qui ne constitue pas une solution.
Justement, sur ce point précis, Quelle appréciation faites-vous du télé-enseignement, tel qu'il a été mené jusque-là ? Etait-il suffisant pour maintenir un niveau d'acquisition comparable à celui de l'école ?
Le télé-enseignement contribue certes à la révision de l'élève, au renforcement de ses capacités cognitives et à l'acquisition des connaissances, mais ce n'est pas la solution. Il manque l'interaction naturelle entre l'élève et l'enseignant, puisque cette dernière recherche toujours des alternatives pédagogiques qui sont en conformité avec les capacités des élèves. L'enseignement à distance se dirige vers tous les élèves sans distinction des différences psychiques entre eux. Cette méthode peut aider, mais elle ne constitue pas une solution. Donc, un retour à l'école est nécessaire, mais il nécessite aussi un accompagnement psychologique à travers le rôle qui incombe aux services de la santé scolaire, notamment les unités de dépistage et de suivi parce qu'on sait que certains candidats, sans même le coronavirus, ont la phobie de l'examen qui est à l'origine de l'échec de nombre d'entre eux. Cette coupure va certainement influencer, sauf si l'Etat met en place une stratégie, dont l'adaptation du volume horaire des révisions, et la recherche d'autres solutions à l'instar de la création de la dynamique de groupe, et des méthodes d'enseignement modernes, et des alternatives pédagogiques.
Et comment doit se préparer l'élève en classes d'examens, d'après vous ?
Nous avons toujours conseillé aux élèves scolarisés, même en dehors de la situation du coronavirus, de mettre en place un programme de révision avec la nécessité de prévoir un temps de repos, et d'éviter de longues veillées surtout avec les moyens électroniques auxquels ils ont recouru pour la révision. Ce qui finit par les fatiguer physiquement et psychiquement, et qui peut être à l'origine de changement de comportement surtout lors du mois sacré.
La question du seuil des cours (Âataba) refait surface, êtes-vous d'accord pour son instauration ?
Cette question relève de la compétence des enseignants et des experts du secteur de l'éducation, mais je dirais que le fait d'avoir limité l'examen aux cours des deux trimestres est très positif, à l'exclusion des cours d'internet ou du troisième trimestre.
Le rachat aussi à 9/10 des élèves candidats au bac et au BEM, et de 4/10 pour le passage des élèves du primaire, ne risquerait-il pas d'influer sur leur niveau et de là, sur l'école de qualité qu'on veut mettre en place ?
Nous considérons que les diplômes du BEM et du baccalauréat ont de l'importance et sont nécessaires pour définir l'élite qui sortira des universités, et nous estimons que les mesures prises au profit des élèves sont susceptibles de les aider à passer ces examens et en sortir avec de bons résultats sans avoir recours au rachat.
Entretien réalisé par : Amar Rafa


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