Dans un courrier adressé au ministre de l'Industrie et des Mines, la section syndicale de l'entreprise a dressé un constat alarmant. L'entreprise publique économique Briqueterie-Tuilerie de Fréha, dans la daïra d'Azazga, se trouve depuis plusieurs mois dans une situation peu reluisante. Les quatre-vingt travailleurs de l'entreprise sont sans salaire depuis maintenant sept mois, soit depuis décembre 2019. Désemparés, ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer pour mettre un terme à leur situation jugée des plus précaires. Malgré leurs appels incessants, leur situation demeure toujours bloquée. "Un cauchemar", qualifient-ils, compliqué par la crise sanitaire due au coronavirus. Ce complexe, qui était durant de longues années un des fleurons de l'industrie locale, est désormais plongé dans une situation d'incertitude, aux répercussions évidentes sur la vie des travailleurs et de l'économie locale. Tous les travailleurs, tous des pères de famille, enragent que leur unité patauge dans une situation jamais vécue auparavant. Dans un courrier adressé au ministre de l'Industrie et des Mines et dont nous détenons une copie, la section syndicale de l'entreprise a dressé un constat alarmant. Dans le document, une multitude de problèmes a été énumérée. "Du jamais vu, quand une production très demandée par les nombreux chantiers de construction trouve du mal à être écoulée en raison du manque de moyens de transport", est-il relevé dans ce courrier qui cite, également, le manque d'entretien et de maintenance des équipements de production, la pénurie d'additifs de nature à améliorer la qualité du produit et, par conséquent, sa compétitivité. Les responsables de la section syndicale mettent également en cause "la situation de la trésorerie de l'entreprise, qui a accusé un sacré coup en raison de la perte de nombreux clients potentiels générateurs d'un important chiffre d'affaires". "Nous sommes dans l'incapacité de faire face au règlement des factures des fournisseurs de stocks et de services, au paiement des dettes fiscales et parafiscales, aux échéances de paiement des annuités des emprunts bancaires contractés dans le cadre du financement des opérations de rénovation et de modernisation de notre unité de production, entre autres, les charges fixes de consommation d'énergie électrique, de gaz et de carburant, dont nous ne pouvions nous passer, dans le cadre du fonctionnement normal de nos activités quotidiennes", lit-on encore dans le document adressé à la tutelle. L'unité Briqueterie-Tuilerie de Fréha, qui fut, soutiennent ses travailleurs, une fierté pour la wilaya de Tizi Ouzou, est en train de vivre une véritable descente aux enfers. Selon eux, outre le ministère de l'Industrie et des Mines, les responsables de la wilaya doivent également s'impliquer en urgence pour mettre en place un plan de redressement pour sauver l'entreprise et, dans le même sillage, les emplois. KAMEL NATH OUKACI