Résumé :N'ayant pas tiré des leçons de sa première expérience, Naïma signera un contrat avec son imprésario avant de se présenter à des séances photos pour des revues de mode et des programmes artistiques. La publicité lui sera d'une grande utilité. Elle est cette miss adulée et recherchée dont les cachets ont dépassé toutes ses prévisions. Quelques mois passent. Naïma roule en voiture, s'habille bien, voyage souvent et s'offre même de beaux bijoux. Néanmoins, le bonheur pour elle n'était pas complet. Elle repensait souvent à Nabil. Ce dernier ne lui donnait plus de ses nouvelles. Elle a essayé de le contacter, en vain. Un ami lui avait même certifié qu'il avait changé aussi de métier, et qu'il travaillait dans une ville de l'intérieur. Naïma, que ces révélations offusquaient, se sentait de plus en plus seule et délaissée. Certes, matériellement elle avait réussi, mais sa vie sentimentale demeurait aussi vide qu'un jour sans pain. Elle avait d'ailleurs décidé d'oublier son passé, maintenant qu'elle avait le succès, l'argent et la gloire. Mais le cœur a ses raisons. Un soir, lors d'un défilé de mode, elle reconnut Nabil dans la salle. Encore sous les projecteurs elle n'arrivait pas à distinguer la jeune blonde qui se tenait à ses côtés. Son cœur fera un bond dans sa poitrine. Elle comprit. Son ex-fiancé s'était marié et venait la narguer. À la fin de la présentation néanmoins, elle jugea opportun d'aller souhaiter le bonsoir au couple. Elle soulève un peu le rideau des coulisses, et remarque que Nabil et sa compagne n'étaient qu'à quelques mètres d'elle. Elle s'approche d'eux, le sourire aux lèvres. -Nabil. Je n'en crois pas mes yeux. Toi ici ? Le jeune homme se lève. -Bonsoir Naïma, comment vas-tu ? - Bien. Elle accentue son sourire. -Je crois que tu as de la compagnie. -Je te présente ma femme, Akila. La jeune blonde se lève pour la saluer. -Vous êtes bien Miss Algérie. Comme vous êtes belle, Naïma ! -Merci. Vous aussi madame. Vous êtes très belle. Elle avait la gorge nouée et arrivait à peine à se tenir debout. Nabil lui propose de s'asseoir, mais elle refuse prétextant un travail urgent. -Une autre fois peut-être. Je vous souhaite une bonne soirée. Elle s'esquive dans sa loge et se met à pleurer à chaudes larmes. Des larmes de chagrin et de remords. Encore une fois, elle paye le tribut d'une gloire éphémère. Nabil a fait sa vie. Son épouse n'était pas aussi belle qu'elle, mais il semblait heureux et comblé. Les paroles de sa mère résonnaient dans sa tête : "Tu as raté ton avenir Naïma". Elle comprenait qu'elle avait fait fausse route sur toute la ligne. La célébrité et le succès n'étaient qu'un leurre dans un monde où on pariait sur le plus offrant, et où on l'exhibait tel un trophée à tout bout de champ. Un coup à sa porte, puis son inséparable imprésario qui la bouscule. -Les gens te réclament, ma beauté. Il y a de ces personnalités ce soir ! -Je ne peux pas, dit Naïma en reniflant. Je suis malade. -Malade ! Allons donc. Tu es fatiguée, je le conçois. Un petit maquillage y remédiera immédiatement et on n'y verra que du feu. Allez, secoue-toi un peu Naïma ! Nous n'allons tout de même pas rater des affaires juteuses pour une simple fatigue.
(À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.