Résumé : Naïma est offusquée. La gloire ne pouvait remédier à ses états d'âme. Elle regrettait déjà d'avoir rompu ses fiançailles pour des futilités. Le téléphone sonne, et sa mère lui demande de répondre. La jeune fille décroche le combiné : - Allô… - Naïma M. ? - Oui, elle-même. - Oh ! C'est formidable ! Vous êtes enfin là ! J'ai essayé de vous joindre toute la journée. - Qui êtes-vous, Monsieur ? - Un imprésario. - Un quoi ? - Un imprésario. Je suis ce qu'on pourrait appeler un intermédiaire entre un artiste et les éventuelles propositions de travail. - Quels genres de proposition ? - Disons que dans votre cas par exemple, et étant donné que vous avez décroché le titre flatteur de Miss Algérie, je pourrai toujours intervenir pour vous afin de vous décrocher des contrats avec d'éventuelles boîtes de publicité, des passages à la télé, des représentations... - Attendez, attendez… Qui vous dit que je serai intéressée par de telles propositions ? - Vous êtes la vedette de l'année, Naïma. Les offres ne vont pas tarder à pleuvoir et vous devriez vous préparer à étudier chaque proposition. Vous avez participé à une grande élection. Vous avez été sélectionnée. Vous êtes lancée et vous ne pourrez plus reculer. - Je pourrai toujours m'arrêter là. - Mais que croyez-vous ? Vous n'êtes plus responsable de ce qui va suivre. Des sponsors ont payé votre participation. Ces gens-là attendent beaucoup de vous. Votre sourire, votre silhouette, votre beauté les intéressent au plus haut point. Bien sûr, vous aurez droit à des cachets faramineux. Proposez toujours, je vous promets de vous décrocher des contrats très intéressants. Naïma ferme les yeux. La voix nasillarde de cet imbécile l'exacerbait. Mais elle savait maintenant que les dés étaient jetés. Qu'elle ne pourrait plus reculer. Elle savait, aussi, qu'elle allait pénétrer dans un monde qui n'était pas le sien. C'était la facture à payer pour un caprice qu'elle pensait passager. Elle s'était trompée. La voix reprit de plus belle. - Allô ! Vous êtes toujours là ? - Heu… Oui. - Alors ? Vous vous décidez ? - Oui… Non… Enfin, je vous demande de me laisser un temps de réflexion tout de même. - Je vous rappellerai demain. - Demain ! - Oui… Le temps est précieux… Vous comprenez ? - OK. À demain. (À SUIVRE) Y. H. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.