Composé de 58 membres fondateurs, ce projet a pour ambition de "rassembler tous les professionnels de toutes les disciplines du design en Algérie, issus d'Ecoles supérieures et ayant à leur actif une expérience et production avérée dans leurs pratiques". Un collectif de designers composé de 58 membres vient de lancer l'Alliance des designers algériens praticiens (Adap). Ce projet initié par la designer, architecte d'intérieur et commissaire d'expositions, Feriel Gasmi Issiakhem, a pour ambition de "rassembler tous les professionnels de toutes les disciplines du design en Algérie, issus d'Ecoles supérieures et ayant à leur actif une expérience et production avérée dans leurs pratiques", est-il mentionné dans le manifeste adressé à notre rédaction. Et les membres fondateurs de poursuivre : "Cela afin d'organiser la profession et d'obtenir une reconnaissance effective, claire et sans ambiguïté sur le plan juridique, social, politique et économique". Jointe par téléphone, Feriel Gasmi Issiakhem nous indique que cette initiative est née d'un "désir collectif". Car, aujourd'hui, "il faut s'organiser en tant que syndicat. C'est une action essentielle". Pour notre interlocutrice, "individuellement, nous ne pouvons rien faire. Mais, quand il y a un bloc, nous avons une vraie corporation du métier comme cela est le cas dans toutes les nations". Et cette décision est due à plusieurs motifs, notamment la question sécuritaire. "Le domaine du design est très complexe, souvent, nous travaillons sur des chantiers. Il est des personnes qui sont mises en danger, et c'est très grave", a-t-elle regretté. Et d'ajouter : "Aussi, il est important de recentrer les choses autour de la déontologie, car il y a énormément de fractures. Beaucoup ne connaissent pas le vrai sens du métier." Pour revenir au manifeste, il comporte divers points qui lèvent le voile sur ce secteur en souffrance, à l'exemple du plan réglementaire, dans lequel il n'existe "aucune loi, ni statut régissant notre pratique en Algérie, ni dans la nomenclature des métiers et emplois (Name), cela doit donc engager l'élaboration d'un référentiel ‘métier' et d'un référentiel de compétences assortis de déclinaisons par spécialité". Il est mentionné également que le designer exerce essentiellement son métier, soit comme "consultant extérieur, soit comme designer intégré en entreprise, soit en ayant recours à la création obligatoire d'une société (fiscalement lourde à porter)". Selon les membres de l'Aadap, dans les autres pays, le design est "devenu le leitmotiv économique par excellence dans certaines métropoles ; celles qui, à un moment donné, ont décidé d'expliquer ce qu'est le design, car conscientes qu'il représente une activité d'idéation, de création, de planification, de production et de gestion, qui façonne la qualité du cadre de vie". Au sujet de la formation, il est souligné à ce propos qu'une "une réflexion doit s'entamer aussi avec les écoles pour mettre en place des programmes nécessaires à l'élaboration d'un enseignement supérieur de qualité, qui devra être revisité pour une formation en design, création, innovation et recherche". Afin de remédier à ces difficultés qui touchent ce secteur, l'Adap veut se "donner comme mission de développer des prestations en lien avec la profession" avec notamment : œuvrer pour la promotion et le développement du design en Algérie, faire entendre sa/ses voix auprès des pouvoirs publics, notamment de la culture, ainsi que des ministères de l'Industrie, des Finances, de l'Habitat, de l'Education, de l'Environnement, des wilayas, des APC... Veiller aux intérêts de la profession du designer ou encore travailler à l'élaboration d'une charte du designer, ainsi que d'un code de déontologie. Pour la concrétisation de ce projet ambitieux, qui tend à faire redorer le métier, Feriel Gasmi Issiakhem nous a signalé que l'équipe de l'Adap commencera par se réunir, travailler sur les statuts, créer le bureau... afin de "préparer le terreau aux nouvelles générations". Pour les intéressés, il est à noter que le syndicat est ouvert aux adhésions.