La production industrielle du secteur public a reculé de 6,7% durant le 1er trimestre 2020, selon les derniers chiffres de l'ONS. L'Algérie devrait connaître une forte contraction de sa croissance économique cette année. Les premiers signaux de ce cycle de récession commencent à apparaître. Selon les derniers chiffres de l'Office national des statistiques (ONS), repris par l'agence APS, "la production industrielle du secteur public a reculé de 6,7% durant le 1er trimestre 2020, par rapport à la même période de 2019". Tous les secteurs d'activité sont touchés par le recul de la production, à l'exception des industries de l'agroalimentaire et des industries diverses, qui ont enregistré une croissance respective de +5,9% et de +51,7%. Selon les données de l'ONS, la production dans le secteur de l'énergie s'est contractée de 1,2% au premier trimestre de l'année en cours par rapport à la même période de l'année dernière. La branche des hydrocarbures a reculé de 3,3%. L'Office des statistiques explique cette contre-performance par la baisse de 3,9% pour le segment "pétrole brut et gaz naturel" et de 11,9% pour la "liquéfaction du gaz naturel". La production dans les mines et carrières a connu, elle, une diminution de 4,8%. Les industries sidérurgiques, métalliques, mécaniques, électriques et électroniques (ISMMEE) ont chuté de 38,2%. Ce résultat, indique l'ONS, est dû à "des chutes importantes induites par un certain nombre d'activités, notamment la fabrication des biens intermédiaires métalliques, mécaniques et électriques (-40%), la fabrication des biens de consommation métalliques (-39,5%) et la production et transformation des métaux non ferreux (-51,8%)". Le ralentissement de la filière du bâtiment a bien entendu des répercussions sur les secteurs en amont comme celui des matériaux de construction. Selon l'ONS, les matériaux de construction ont enregistré une décroissance de -11,5%. C'est le cas aussi des industries chimiques. Les industries des bois et papier ont reculé de 23,3%. Cette baisse a concerné l'ensemble des activités relevant de ce secteur, notamment, l'industrie de l'ameublement (-36,1%) et la menuiserie générale (-11,7%). Quant à la production des industries des cuirs et chaussures, elle a chuté de 20,4%. La forte contraction de la production industrielle du secteur public est intervenue avant la crise sanitaire. L'effet de la crise sanitaire sur les entreprises se fera sentir au deuxième trimestre. Les perspectives macroéconomiques de l'économie algérienne risquent de se dégrader davantage. En effet, plusieurs secteurs ont été impactés. Rares sont ceux qui ont pu maintenir un niveau de production "normal", sauf, peut-être, le secteur pharmaceutique. Des entreprises, notamment publiques, ont été obligées de fonctionner avec 50% de leurs effectifs. La reprise sera, donc, très lente. Dans ses "perspectives économiques mondiales" publiées le mois dernier, la Banque mondiale anticipe une baisse de -6,4% de la croissance algérienne en 2020. Le Fonds monétaire international (FMI) table pour sa part sur une baisse de 5,2% du produit intérieur brut (PIB) de l'Algérie cette année. Pour la Banque d'Algérie, la croissance à fin 2020 devrait s'établir à -2,6%, sous l'effet de la crise sanitaire et la contraction de l'activité du secteur des hydrocarbures, des services marchands et de l'industrie au 1er semestre 2020, et de la reprise attendue de la demande mondiale au 2e semestre, suite aux mesures de déconfinement progressives confortées par les plans de relance économique annoncés.