Le personnel paramédical de l'EPH de Sour El-Ghozlane, 35 km au sud de Bouira, a observé hier matin un sit-in de protestation contre le manque de moyens de protection contre le coronavirus au sein de l'établissement. Les protestataires affirment qu'ils travaillent dans des conditions difficiles, dues essentiellement à la pénurie des équipements de protection et une gestion mitigée de la pandémie au niveau de l'hôpital. La goutte qui a fait déborder le vase est le décès, avant-hier, d'une infirmière du service de chirurgie générale, enceinte de 5 mois, qui était infectée par la Covid-19. Aujourd'hui, il y a six autres paramédicaux de différents services qui sont touchés par cette maladie, affirment les protestataires. "Nous ne pouvons pas ouvrir un service Covid-19 sans les moyens nécessaires pour gérer la crise sanitaire. Nous n'avons pas de moyens de protection. Aujourd'hui tout l'hôpital est un service Covid", a déclaré une infirmière. Des paramédicaux affirment que certains de leurs collègues ont contaminé des membres de leurs familles. Ainsi, d'autres infirmiers ont développé des signes de la maladie et ils n'ont pas encore pu consulter. "Nous avons des signes, de la fièvre, et nous n'avons pas droit à une consultation, ni à un test. Heureusement qu'il y a de l'entraide entre le personnel soignant", ajoute une infirmière. Quant à la gestion de la crise sanitaire, le directeur de l'EPH de Sour El-Ghozlane a déclaré, sur les ondes de la radio locale, qu'il ne faisait qu'appliquer les orientations et instructions émanant du ministère de la Santé. Pour le personnel du service Covid, le directeur dit avoir appliqué l'instruction n°18 qui indique que les membres du personnel qu'on ne peut pas affecter à ce service sont les malades chroniques et les femmes enceintes de 28 semaines, et ce, après un avis préalable du médecin du travail. Le premier responsable de l'EPH affirme que les moyens de protection destinés au personnel du service Covid sont disponibles ainsi que les bavettes chirurgicales pour le personnel des autres services de l'hôpital. La commune de Sour El-Ghozlane est considérée comme second foyer du nouveau coronavirus après la commune de Bouira. Jusqu'à mardi, 49 personnes sont hospitalisées au service Covid-19 de l'EPH, selon les chiffres de la DSP. Au niveau de l'EPH du chef-lieu de wilaya, 54 malades se trouvaient au service Covid, mardi, tandis que la veille, la Direction de la santé avait indiqué sur sa page facebook un nombre de 21 malades hospitalisés. À Sour El-Ghozlane, la pandémie continue de se propager.
