Résumé : Samira ne décroche pas en présence de sa belle-mère. Elle prétexte ne plus supporter Radia. Elle doit se préserver. Elle décide de préparer à dîner pour ne pas l'avoir sur le dos. Houari rejoint ses parents au salon. Il discute avec eux, les distrait même. Radia-Meriem, toute joyeuse, vient apprendre à sa mère que Radia allait vivre chez eux. Samira prétend qu'elle a dû mal à comprendre, mais la fillette insiste... - Je comprends maintenant pourquoi tu ne voulais pas décrocher, dit Khadija. Tu avais peur que je l'apprenne. - Tu te trompes yemma. Je n'ai peur de personne. Samira croise le regard de son mari. Ce dernier intervient. - Ne t'énerve pas. Ces coups de sang peuvent te mener à l'hôpital. Je sais que c'est le dernier endroit où tu veux aller. - Je suis fatiguée. À chaque fois que ta mère entend le prénom Radia... - Mais c'est vrai, l'interrompt Khadija. Depuis que j'ai vu cette fille, je ne sais pas pourquoi, mais il y a quelque chose qui cloche. Vous vous ressemblez. Tu trembles pour cette fille plus que pour Radia-Meriem. - Ne dis pas cela. Je l'adore autant que sa sœur, lâche Samira, avant de réaliser qu'elle en a dit plus qu'elle ne l'aurait voulu. Je voulais dire... Khadija se lève, scandalisée. - Mais je vous l'avais dit et vous me preniez pour une folle. Mon sixième sens ne me trahit jamais. Je le sentais. Et puis cela sautait aux yeux. Même un aveugle l'aurait vu. - Yemma... Ce n'est pas ce que je voulais dire. - Samira, tais-toi, ordonne Houari. Yemma. Taisez-vous ! La jeune femme n'apprécie pas le ton qu'il avait employé devant ses parents et sa sœur. Elle voit bien qu'il lui en veut. Elle jette le torchon et va dans leur chambre. Elle s'enferme à clé. Les larmes l'aveuglent. Elle n'en peut plus de garder son secret. Elle sait que la paix de son foyer venait d'être enterrée en ayant dit la vérité. Elle se mord la lèvre lorsque le bébé se manifeste avec un petit coup de pied. - Toi aussi tu t'y mets, murmure-t-elle en massant l'endroit douloureux. Mon petit, ce soir, c'est la fin de notre famille. Qui sait où je serais quand tu naîtras ? Ton père sera-t-il toujours avec moi ? Sache que je me battrai pour toi et tes sœurs. Si, avant, j'étais jeune, irresponsable et sans revenus, aujourd'hui je suis une femme accomplie. Quoi qu'il advienne, je resterai forte, promet-elle. Ah mes chéris ! Je ne laisserai personne nous mépriser. Elle respire profondément, et même si cela lui en coûte, elle sort sa valise et y met quelques affaires. Elle prend son sac à main et vérifie qu'elle a bien tous ses papiers. Il lui manque le livret de famille. - Maman. Maman. S'il te plaît. Ouvre. Samira se mord la lèvre en entendant Radia-Meriem. Elle s'empresse d'aller ouvrir. Sa fille lui tombe dans les bras, en pleurs. - Pardonne-moi, maman. - Je n'ai rien à te pardonner, lui dit-elle en fermant à clé. Tu n'y es pour rien. Ne pleure pas, ma chérie. - J'étais contente. J'aime Radia. Toi aussi, maman ? - Oui, je l'adore. Tout autant que toi. - Je voudrais bien qu'elle soit ma sœur pour de vrai. Pourquoi grand-mère te criait dessus ? C'est de ma faute ? - Non, elle était juste un peu fâchée, c'est tout. Radia-Meriem écarquille les yeux, en la voyant fermer la valise. - Pourquoi tu as sorti tes affaires ? Tu vas partir ? - Non. Nous allons partir. Des coups secouent la porte. Houari la prie d'ouvrir. - Je t'en prie, ouvre. Ne fais rien que tu pourrais regretter. Il a encore en tête sa tentative de suicide. Il sait qu'elle a des moments de faiblesse, et si elle croit qu'elle est en train de tout perdre, elle risque de commettre l'irréparable.
(À SUIVRE) T. M. [email protected] Vos réactions et vos témoignages sont les bienvenus.
