Tenue, hier, par visioconférence, la 21e réunion du comité ministériel de suivi de l'accord de réduction Opep/non-Opep (JMMC) a été consacrée à l'examen de la situation du marché pétrolier international et à ses perspectives d'évolution à court et moyen termes, ainsi qu'à l'évaluation du niveau de respect des engagements de baisse de la production des pays signataires de la "Déclaration de coopération", pour le mois de juillet dernier. L'Opep et ses alliés, dont la fédération de Russie, affichent leur volonté de continuer à coordonner leurs efforts et à œuvrer en étroite coopération pour améliorer, davantage, le niveau de respect de l'accord de limitation de la production. Selon Abdelmadjid Attar, ministre de l'Energie, le niveau de conformité à l'accord a atteint "96% en juillet dernier", un taux appréciable. Certes, l'Opep et ses partenaires en sont satisfaits, mais ils en veulent plus, dans un marché où l'offre excède la demande. N'ayant pas de prise sur cette dernière, ils tentent de réguler efficacement l'offre, de sorte qu'elle réponde aux exigences de l'accord, et de ne pas laisser la bride sur le cou des producteurs dont certains continuent à surproduire. L'Arabie saoudite a produit, en juillet, 8,4 mbj (+866 000 bj). Les Emirats, le Koweït et l'Irak figurent également parmi les pays dont la production s'était inscrite en hausse. En tout, les 13 membres de l'Opep réunis ont produit, en juillet, 23,17 millions de barils par jour (mbj), soit 980 000 barils par jour de plus qu'en juin. La production a repris également de l'ampleur dans le carré des non-Opep. D'ailleurs, l'Opep et ses alliés se sont appesantis sur la donne (hausse de la production), à la faveur de la réunion d'hier, appelant leurs membres à respecter l'accord avec plus de rigueur. Deux mauvais élèves en matière de respect de l'accord, le Nigeria et l'Irak, surproduisent, eux, depuis mai dernier. Ces deux pays devraient réduire leur production de pétrole de 114 000 et 400 000 barils par jour, respectivement en août et septembre, afin de compenser leur surproduction opérée entre mai et juillet. Le ministre saoudien du Pétrole a eu des discussions avec son homologue nigérian à ce sujet. Les membres de l'Opep et leurs alliés avaient reconduit en juillet leur engagement de baisse de la production, entamée début mai pour soutenir des cours du brut déprimés par la chute de la demande, sous l'effet de la pandémie de Covid-19. Ils ne comptent pas soutenir l'idée d'une modification de l'accord, portant aujourd'hui sur une baisse de 7,7 millions de barils de la production, mise en avant par certains producteurs. Ainsi, le JMMC ne devait pas recommander de modifier l'accord de production actuel. Le JMMC est composé de sept pays membres de l'Opep (Algérie, Arabie saoudite, Emirats arabes unis, Irak, Koweït, Nigeria et Venezuela) et de deux pays non membres (Russie et Kazakhstan). Il a pour rôle de conseiller l'Opep+ sur la meilleure manière de stabiliser les marchés et de faire remonter les cours. Hier, en début de matinée, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre valait 45,12 dollars à Londres, en recul de 0,75% par rapport à la clôture de mardi. À New York, le baril américain de WTI pour le mois de septembre perdait 0,72% à 42,58 dollars. Abdelmadjid Attar estime que si le taux de conformité à l'accord du mois dernier est respecté jusqu'à fin décembre, le prix moyen du baril pour l'année 2020 se situera aux alentours de "40 dollars".