"Le président de l'APW nous a promis que nous aurons une réponse jeudi prochain", a affirmé l'un des délégués des protestataires. Les commerçants de boissons alcoolisées de la wilaya de Béjaïa, toutes branches commerciales confondues, sont déterminés à maintenir, vaille que vaille, la pression de rue sur le wali pour arracher l'autorisation de réouverture de leurs commerces, fermés depuis mars dernier pour cause de crise sanitaire. Pour la septième fois depuis le déconfinement partiel et l'autorisation par le gouvernement de la reprise des autres activités commerciales, ils ont organisé, hier, un rassemblement de plus devant le siège de la wilaya pour exiger du wali l'autorisation de reprendre leurs activités commerciales, à l'instar des autres commerces. La veille de leur protestation, ils ont observé, selon un de leurs délégués, une action similaire à quelques encablures du siège de l'entreprise Brasserie Star d'Algérie (BSA/SPA) d'El-Kseur afin "de solliciter leur solidarité à leur action d'hier". D'où la présence symbolique, hier, d'une dizaine de travailleurs de cette unité de production au rassemblement. Comme les précédents rassemblements, les commerçants protestataires reviennent dans leurs déclarations sur leur situation sociale "précaire" et "la vente informelle des boissons alcoolisées dans la région", qui prend des "proportions inquiétantes". "S'il y a une seule catégorie de commerçants sérieusement impactée par la fermeture de son commerce, c'est bien nous", soutiennent-ils à l'unanimité. "On ne peut plus continuer à subir les retombées néfastes de la décision de fermeture de notre activité commerciale. Nous sommes asphyxiés financièrement au point de ne plus pouvoir faire face à la prise en charge sociale de nos familles", nous a déclaré un groupe de commerçants protestataires. Lors du rassemblement d'hier, c'est le président de l'Apw, Haddadou Mehenni, qui les a invités à les recevoir dans son bureau. Après une hésitation de quelques minutes, ils ont fini par accepter d'envoyer leurs quatre délégués. "Le président de l'Apw nous a promis, après avoir téléphoné devant nous, que nous aurons une réponse jeudi prochain", a rapporté l'un des délégués, Aït Meziane Djamal, à ses confrères manifestants à sa sortie du siège de la wilaya. La réponse est loin de convaincre les commerçants manifestants et chacun d'eux y va de sa proposition sur des actions à engager dans l'immédiat. "Jeudi, c'est après-demain (demain, ndlr). Patientons pendant ces deux jours et revenons jeudi ici devant le siège de la wilaya pour avoir la réponse, puis on décidera des actions plus fermes à engager, selon la réponse qu'on aura", a proposé l'un des commerçants. Une proposition largement partagée "d'autant plus que c'est l'examen du baccalauréat et donc, on ne doit pas être qualifiés de perturbateurs". Ainsi, ils se sont donné rendez-vous pour demain, jeudi, devant le siège de la wilaya pour "en découdre avec les autorités de wilaya". Par ailleurs , le P/Apw que nous avons contacté pour de plus amples informations nous a déclaré en substance : "J'ai eu une discussion avec le wali sur leur problème. Ce dernier m'a fait part qu'il s'est entretenu avec sa tutelle via visioconférence pour lui demander la démarche à suivre avec ces commerçants. Leur cas sera soumis au Premier ministre et ils auront la réponse ce jeudi."