Après un long mais infructueux combat pour faire aboutir leurs revendications visant à améliorer leurs conditions socioprofessionnelles, les distributeurs de lait de la wilaya de Tizi Ouzou ont décidé de lancer un appel de détresse au chef de l'Etat pour intervenir, afin de sauver leur activité. Tout en rappelant que leur profession fait l'objet, depuis quelques années déjà, d'une accumulation sans précédent de contraintes réglementaires qui n'ont pas cessé d'alimenter l'exaspération des professionnels du secteur, les distributeurs de lait déplorent le fait d'assister encore à la parution d'une flopée de textes réglementaires qui, soutiennent-ils, non seulement n'améliorent pas significativement la protection de leur travail, mais encore compliquent davantage leur situation en raison des augmentations des charges qu'ils charrient. "Ce constat est partagé par l'ensemble des professionnels qui demandent une solution politique pour permettre le développement réel de la production laitière", lit-on dans le courrier adressé au chef de l'Etat par la Fédération des distributeurs de lait représentée à Tizi Ouzou par Saïd Abib. Plus concrètement, dans leur courrier, les distributeurs de lait réclament, en premier lieu, l'augmentation de la marge bénéficiaire auprès des groupes industriels. "L'augmentation de la marge bénéficiaire versée par le groupe industriel des producteurs laitiers a été appliquée au 1er février 2001, et le problème de cette faible marge qui ne dépasse pas 0,90 centime par sachet a été déjà posé lors d'une réunion tenue en janvier 2020 avec l'inspecteur général du ministère de l'Agriculture. En vain", expliquent les rédacteurs du document, précisant qu'entre-temps, ce sont les charges des distributeurs qui ont connu des augmentations vertigineuses au point de ne plus pouvoir exercer cette activité. Outre les charges fiscales, les cotisations sociales, les vignettes et les soins, les distributeurs évoquent également les frais que leur génèrent leurs déplacements vers d'autres wilayas où il n'y a pas de laiteries. "Cette marge fixe actuelle ne permet même pas de couvrir les coûts de transport tant les distances parcourues par nos distributeurs dépassent parfois les 600 kilomètres", se plaignent-ils encore, non sans citer également les carburants, les pneumatiques, la logistique, l'entretien des véhicules qui ont également connu des hausses importantes, mais sans que la marge bénéficiaire des distributeurs enregistre la moindre augmentation en 20 ans.