Le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, a appelé hier au calme, après le meurtre d'un fermier blanc, l'arrestation de deux suspects noirs et une manifestation virulente, soulignant que les tensions raciales liées à ces incidents rappelaient que l'Afrique du Sud "reste en convalescence du régime de l'apartheid". Cyril Ramaphosa a laissé passer le week-end pour s'exprimer, après cette montée de tensions tout au long de la semaine dernière. La séquence avait culminé vendredi avec une accusation de terrorisme portée contre le meneur présumé d'une manifestation de fermiers blancs qui avaient mis le feu à une voiture de police devant le tribunal où étaient entendus les suspects noirs du meurtre d'un fermier blanc. Dans la foulée de cette accusation, des voix, notamment dans l'opposition, notamment blanches, s'étaient indignées que le fermier blanc soit ainsi traité, accusant à leur tour la justice de biais racial. "Il serait naïf de partir du principe que les relations raciales dans les zones rurales sont harmonieuses depuis l'avènement de la démocratie", écrit Cyril Ramaphosa dans un communiqué publié par la présidence. "Mais si nous n'abordons pas cette question de façon ouverte et honnête (...) elle restera une plaie purulente qui menace la cohésion sociale", juge-t-il. "Ce qui s'est passé à Senekal – ville de la province du Free State (Centre), à plus de 200 km au sud de Johannesburg – montre à quel point le brasier de la haine raciale peut facilement être allumé", poursuit le président. Ces derniers mois ont été émaillés de nombreuses manifestations pour dénoncer une augmentation des agressions et des meurtres, principalement contre des Blancs, dans les zones rurales.