Ce plan de prospective a été dévoilé hier sous forme d'un livre blanc, lors d'une journée de présentation tenue au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. L'Algérie va se doter d'un plan stratégique de la recherche et de l'innovation sur la sécurité alimentaire pour la prochaine décennie 2020-2030. Ce plan de prospective a été dévoilé sous forme d'un livre blanc, lors d'une journée de présentation tenue au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique (MESRS), en présence de cinq ministres et représentants des secteurs de la santé, de l'industrie, du commerce, de la pêche et des ressources en eau. "Cette stratégie est le fruit d'un effort colossal entrepris par des chercheurs universitaires, au sein des centres de recherches, dont la synthèse fait l'objet de présentation devant les cinq ministres dont les secteurs contribuent au domaine de la sécurité alimentaire", a indiqué, en marge de cette journée, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Abdelbaki Benziane. Il s'est agi, à travers cette rencontre, "de renforcer le partenariat avec les secteurs socioéconomiques dans le cadre de la stratégie d'ouverture du secteur de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique visant à les faire associer à toutes les recherches, réalisations et innovations dans ce domaine", a, en outre, affirmé le ministre. Et ce, avant de faire état de rencontres similaires notamment dans le domaine de l'intelligence artificielle. Cette stratégie repose d'abord sur l'adaptation aux spécificités du territoire (terre aride, faible pluviométrie, etc.) de l'agriculture, selon les conclusions des participants à 5 ateliers de travail ayant vu la participation de 40 à 80 participants par atelier. Ces derniers ont conclu également sur la nécessité du renforcement de toutes les formes de coordination et de synergie dans tous les domaines, en mettant en valeur le patrimoine et le savoir-faire qu'il est question de documenter, d'améliorer et de renforcer. Ils ont insisté, également, sur la préservation de l'écosystème et de l'environnement en général. Dans leurs conclusions, les participants en charge de ce plan stratégique ont, en outre, souligné la leçon du Covid-19 qui a consisté à dire que "la sécurité alimentaire est l'affaire de territoire et non de marchés internationaux". À comprendre que la sécurité alimentaire est tributaire de l'agriculture locale ou nationale, qu'il s'agit d'en assurer le développement afin de réduire la dépendance alimentaire du pays. Dans son préambule, le livre blanc indique que l'Algérie reste fortement dépendante des importations en produits alimentaires et en intrants agricoles dont la facture se chiffre autour de 9,5 à 10 milliards dont 30% reviennent seulement aux céréales pour lesquelles le déficit persiste. Aussi, parmi les risques potentiels pouvant impacter la sécurité alimentaire, les chercheurs et experts notent l'augmentation de la température de 2 à 3°C sachant qu'à chaque degré de plus, la production de blé diminuerait de 7,5%, la réduction de la disponibilité en eau de 5 à 20%, ce qui va provoquer des tensions entre les différents secteurs, sachant que l'agriculteur est le plus grand consommateur avec 70% de la ressource disponible, une modification du calendrier agricole avec risque de diminution des productions des cultures irriguées et surtout pluviales en l'occurrence les céréales, la vulnérabilité des terres au processus de dégradation et de désertification, la fréquence des épisodes caniculaires qui va accroître la salinisation des périmètres irrigués et la vulnérabilité de l'écosystème forestier aux incendies.
