Passionné par la musique populaire depuis son très jeune âge, Menad Cheblal compte incontestablement, désormais, parmi les étoiles montantes du chaâbi. Parti sur les traces des grands noms de ce style musical qui a bercé son enfance et qui continue encore de forger sa jeunesse aujourd'hui, ce jeune d'une trentaine d'années, natif de Tizi Ouzou et vivant à Alger, ne cesse d'épater les initiés de ce style musical. Après une initiation à la musique au conservatoire de la chanson chaâbi d'El-Harrach en 1999, Menad Cheblal a poursuivi sa formation avec le célèbre chanteur Abdelkader Cherchame, puis avec cheikh Ismaïl Henni et cheikh Kamel Bel Khoudja, qui lui ont permis de progresser de manière fulgurante. "Actuellement, je continue ma formation avec l'association de musique andalouse de l'école des Beaux-Arts d'Alger", a expliqué Menad, dont le parcours est déjà couronné de succès, puisqu'il a été lauréat du 2e prix du concours local de la chanson en 2017, organisé par la direction des arts lyriques, du sport et de la musique d'Alger, puis lauréat du 1er prix au concours national de la musique chaâbi de Béjaïa en 2018. Mais ce jeune, promis à une belle carrière musicale, ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. Menad prépare déjà un album qui est, dit-il, actuellement en stand-by à cause de la pandémie. "C'est un album réalisé avec le concours de deux poètes, en l'occurrence Abdelhadi Boukora, professeur de musique andalouse, et Kermiche Farid, un auteur compositeur", a-t-il expliqué. Et de poursuivre : "Malheureusement, avec la pandémie actuelle, le projet est en attente car j'ai jugé que ce n'est pas une circonstance favorable pour le produire." Parmi les autres projets de cet artiste, revisiter la musique chaâbi en kabyle. "Mon souhait aussi est de faire de la musique chaâbi en kabyle avec une instrumentation restreinte, comme c'était le cas avant. En effet, c'est dans ma vision de faire du chaâbi comme El-Hadj El-Anka, Boudjemâa Al-Ankis et Lounès Matoub", a-t-il indiqué, tout en expliquant : "Je veux le laisser dans son sens original mais avec des chansons en kabyle, car l'âme du chaâbi est surtout dans l'instrument. C'est l'instrument même qui détermine le style." "À mon avis, la technologie n'aide pas l'artiste. Il y a des artistes qui font dans la robotique avec des voix traitées et maquillées, et lorsqu'on écoute leur travail en live, on remarque les insuffisances. Je peux même affirmer que le chaâbi, en kabyle ou en algérois, est un style qui permet de voir les capacités de l'interprète", a-t-il estimé. Et d'ajouter : "Je pense qu'il faut de la formation pour élever le niveau de la chanson chaâbi en particulier et de la chanson en général. Alger offre, certes, des opportunités de formation car il y a des écoles et des associations qui activent dans ce domaine, à l'exemple des associations Sandoussia, Fekhardjia, Inchirah et Mezghena, mais ce n'est pas le cas dans les autres régions du pays, y compris à Tizi Ouzou par exemple, où il y a moins d'associations qui œuvrent dans le domaine musical", a déploré ce jeune artiste.