Avec une production de 146 000 barils par jour, El-Merk est le plus grand site d'exploitation d'hydrocarbures après Hassi-Messaoud. L'incendie, qui s'est déclaré au complexe d'El-Merk, dans la nuit de mercredi à jeudi, est un coup dur pour Sonatrach. Le site a été fermé jusqu'à ce que les unités endommagées soient remises en état. Mais a priori, cela ne va pas se répercuter sur la production des hydrocarbures, à en croire le ministre de l'Energie, Abdelmadjid Attar, qui s'est rendu sur place, vendredi 23 octobre. Abdelmadjid Attar a, en effet, rassuré que "la production d'El-Merk sera compensée par d'autres champs d'exploitation". Plaçant la sécurité des installations en priorité absolue, Abdelmadjid Attar a ajouté qu'il "ne faut pas se précipiter pour procéder à la reprise de la production". L'incident s'est déclenché mercredi peu après 20h au niveau du four du 2e train du centre de traitement du complexe et il aura fallu plusieurs heures pour venir à bout des flammes. Il n'a été maîtrisé que vers 4h du matin. C'est grâce à la "vigilance d'un opérateur qui a remarqué à 20h17 une fumée qui sortait du four du train 2 suivie d'un jet de flammes, que l'alerte a été donnée pour actionner l'arrêt d'urgence du champ", selon l'exposé fourni sur place au ministre de l'Energie. Sonatrach avait, elle, indiqué, dans un communiqué, publié jeudi, qu'un "incendie s'est déclaré le 21 octobre 2020 vers 20h20 au four du 2e train du centre de traitement du champ El-Merk géré par le groupement Berkine". Elle y a souligné que "cet incendie avait été pris en charge rapidement par les équipes d'intervention du site qui ont sécurisé la zone indiquée avant de procéder à l'extinction de l'incendie du four avec les moyens d'intervention du site". Et de détailler : "Dans le cadre du protocole d'assistance mutuelle, des équipes d'intervention conjointes de HBNS et d'Ourhoud ont été dépêchées pour renforcer celles d'El-Merk, ce qui a permis de maîtriser la situation et d'éteindre le feu tout en procédant au refroidissement du four et des installations adjacentes, afin d'éviter tout risque de reprise du feu." Le site pétrolier d'El-Merk, dans le bassin de Hassi Berkine (350 km au sud-est de Hassi Messaoud), a été mis en service en 2013.Plusieurs gisements y ont été découverts : El-Khit Timissa (EKT), El-Merk Nord (EMN) et El-Merk Est (EME), etc. Ils complètent, en fait, la plateforme de Berkine, en exploitation depuis 1998. Avec une production de 146 000 barils par jour, El-Merk est le plus grand site d'exploitation d'hydrocarbures après Hassi-Messaoud. Il a cumulé 4,5 milliards de dollars d'investissement, dont 3,2 milliards de dollars destinés à la réalisation de l'usine de traitement du brut ont été nécessaires pour concrétiser ce projet. El-Merk renferme des réserves prouvées de l'ordre de 1,2 milliard de barils de pétrole et de condensat. Cet accident risque, cependant, de peser lourdement sur la production des hydrocarbures, déjà en baisse, même si le ministre de l'Energie se voulait optimiste, balayant d'un revers de la main un quelconque impact négatif sur la production de l'Algérie en hydrocarbures. Il intervient dans une conjoncture pétrolière difficile où Sonatrach est confrontée à un casse-tête de taille, celui d'accroître la production d'hydrocarbures pour satisfaire la demande croissante sur le marché domestique, tout en préservant ses parts de marché à l'international. L'entreprise se retrouve dans une situation où les outils requis pour revitaliser la production sont insuffisants ou manquants, et où de forts vents contraires soufflent sur les marchés pétroliers rendant les investissements très risqués. De plus, les réductions consenties dans le cadre de l'accord de limitation de la production signé par l'Opep et ses alliés vont encore, pour un temps, peser négativement sur sa production.