Le président du MSP a appelé le chef de l'Etat à ne pas signer le texte de la révision constitutionnelle parce que la Constitution, soutient-il, "n'est pas représentative du peuple algérien", un texte considéré comme d'essence "laïque". Lors d'une longue conférence de presse animée hier au siège de son parti à Alger, le président du Mouvement de la société pour la paix, Abderrezak Makri, a plaidé de nouveau en faveur de la transition, en tendant la main à l'opposition pour "constituer une alternative". Tout en dénonçant les tenants du pouvoir qu'il accuse d'"avoir échoué" dans leur feuille de route, le chef du MSP a appelé la classe politique à entamer une nouvelle transition qui s'appuiera sur la déclaration du 1er Novembre, la plateforme de Mazafran et la déclaration de la conférence d'Aïn Benian. "Nous avons toujours montré notre disposition à faire des concessions pour le bien du pays et au détriment de notre parti", a-t-il rappelé, non sans accuser, sans les nommer, des partis politiques et des personnalités d'avoir "trahi" le Hirak. Les propositions de sa feuille de route en faveur de cette transition : "une conférence nationale inclusive qui va conduire à la constitution d'un gouvernement d'union nationale" et la"révision des lois importantes, comme celles des partis et des élections, pour parvenir à des élections transparentes". Il a affiché la disposition de son parti à "être partenaire" dans une coalition gouvernementale, mais "plus jamais de participation formelle", dit-il. Pour Abderrezak Makri, cet appel est venu pour faire face à "l'échec" de la feuille de route du système. Le taux de participation, lors du dernier scrutin référendaire, "a montré que nous avions raison", mais "malheureusement, le pouvoir algérien a montré son génie dans le ratage des occasions", a-t-il fulminé. Il a appelé dans ce sens le chef de l'Etat à ne pas signer le texte de la nouvelle révision constitutionnelle parce que la Constitution, soutient-il, "n'est pas représentative du peuple algérien", un texte considéré comme d'essence "laïque". Au chapitre des droits de l'Homme, Abderrezak Makri réclame "la libération de tous les détenus", y "compris les islamistes", demande à la presse de parler "de tous les détenus sans distinction" et appelle à l'ouverture du champ médiatique et politique. Une occasion pour lui de critiquer vivement la dernière résolution du Parlement européen quant à la situation des droits de l'Homme en Algérie, un Parlement qu'il accuse d'avoir utilisé "un langage hautain" et "colonialiste". Mais avant de s'en prendre aux parlementaires européens, le chef du parti islamiste considère que cette résolution est "la preuve que le pouvoir algérien est faible" et que "l'Etat algérien est en faillite" car "seuls les faibles se soumettent au chantage des autres". Sur le fond, il s'en prend notamment aux "parlementaires de la droite chrétienne" du Parlement européen. Un qualificatif suffisant pour taxer ce texte d'idéologique. Il reproche également aux parlementaires de "faire de la distinction entre certains détenus et pas d'autres" en citant l'exemple d'Ali Benhadj "qui fait l'objet d'injustices quotidiennes sans que personne parle de lui"."Nous demandons la transparence Sur l'état de santé du Président" Abderrezak Makri a réclamé des autorités la transparence sur l'état de santé du chef de l'Etat. "Nous souhaitons un prompt rétablissement au président de la République. Mais nous demandons de la transparence pour mettre fin aux rumeurs" véhiculées sur l'état de santé réel du chef de l'Etat, a indiqué Abderrezak Makri. "En quoi montrer une vidéo peut poser problème ?" s'est-il interrogé. "Au parti et par éthique, nous ne nous attaquons aux hommes que lorsqu'ils sont debout." Ali Boukhlef