Nombreuses sont les publications du pédiatre et président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem) qui traitent de sujets tels que l'éducation, la santé, les droits de l'Homme et les droits de l'enfant, sujets qu'il réitère dans son dernier ouvrage paru aux éditions Anep. Dans Les enfants à travers l'histoire, Mostéfa Khiati expose l'histoire de la catégorie juvénile de l'Antiquité, en passant par les civilisations gréco-romaines, le Moyen-Orient et jusqu'au XXe siècle. Dans l'antiquité, les inégalités entre les enfants des différentes civilisations sont déjà apparentes. Si en Amérique du Sud et en Europe, il est sacrifié ou donné en offrande, en Egypte, ce sont uniquement les enfants des familles aisées qui ont droit à l'apprentissage. Les religions monothéistes vont, à leur tour, donner une importance particulière à l'enfant. Judaïsme, christianisme et islam lui donneront un statut d'être à part entière. Au Moyen-Âge, ces enfants font aussi les frais des "ténèbres médiévales", avec leur lot d'infanticides, de violence et de maltraitance. Ce rappel historique laisse place ensuite à la situation actuelle de l'enfant de par le monde. Avant de s'attarder à celle vécue en Algérie au chapitre 8. La France des droits de l'Homme a commis des massacres sur les populations les plus démunies, notamment sans égard à l'âge ni au sexe. Les enfants furent les victimes de l'armée française, leurs cadavres jonchant le sol étaient le quotidien d'une population pourtant inoffensive. Après l'indépendance, le défi était de mettre fin à l'analphabétisme érigé par le colonialisme en une politique d'aliénation. Dans l'Algérie actuelle, la plupart des conventions et des lois internationales relatives au droit de l'enfant ont été ratifiées. À l'exemple de celle portant interdiction des pires formes de travail des enfants et l'action immédiate en vue de leur élimination, ou encore la Charte africaine des droits et du bien-être de l'enfant. On y retrouve également des recommandations adressées aux pouvoirs publics et aux sphères familiale, éducative et sociale quant aux causes et conséquences de certains comportements comme la délinquance, la criminalité juvénile ou encore la déperdition scolaire. Mais l'exercice se limite souvent à une approche didactique. Khiati passe enfin au rôle de la société civile dans la protection de l'enfance en consacrant plusieurs pages celui de la Forem, l'association qu'il préside, sa création et les missions qui ont été les siennes depuis une trentaine d'années. Khiati, dans cet ouvrage consacré à l'enfance, étoffe à n'en pas douter nos connaissances sur l'histoire des droits de l'enfant, mais met plus l'accent sur les lois et les statistiques institutionnelles que sur la réalité du terrain.