Pas moins de 106 milliards de dinars ont été mobilisés pour réhabiliter et moderniser les installations ferroviaires de la ligne Béjaïa-Beni Mansour sur 87 km. Le délai fixé initialement pour sa livraison est de 60 mois. Les travaux de dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour, d'une distance de 100 kilomètres linéaires, ont été relancés, a indiqué le directeur des transports de la wilaya de Béjaïa, Mecheri Lounès. Concernant le volet expropriation qu'a induit ce projet, il a affirmé que quelque 5 milliards de dinars (500 milliards de centimes) ont été dégagés pour l'opération d'indemnisation des familles expropriées dans un certain nombre de communes. À ce propos, un chef de service chargé du dossier auprès de la même direction a affirmé qu'"une cinquantaine de décisions de mainlevées" est prête. Celles-ci émanent de personnes issues des communes de Boudjelil, Semaoun, El-Kseur. Selon le même responsable, "l'argent est au niveau du Trésor public" et les citoyens concernés par l'expropriation pourraient récupérer leur dû avec les mainlevées, le document par lequel elles se sont engagées à renoncer aux oppositions en contrepartie de ces indemnités. Ceci dit, ce n'est pas le cas de tout le monde, a regretté le directeur des transports. Le chargé du dossier a cité deux personnes qui s'opposent toujours, selon lui, dans la commune de Tazmalt, d'un groupe de personnes à Oued Ghir et enfin des habitants du village Colonel-Amirouche (ex-Riquet) dans la commune d'Akbou. En arrêt depuis des années en raison des oppositions connues tout au long de son itinéraire, long de quelque 100 km, le projet avait connu une reprise timide au mois de décembre 2019, selon le chef de service, avant qu'il ne soit stoppé par la pandémie de Covid-19. Le technicien a indiqué que des travaux ont été entamés depuis quelque temps sur le sens unique d'El-Kseur. "L'entreprise Cosider a entamé l'opération de creusement au niveau du tunnel prévu dans la commune de Semaoun. L'entreprise aurait pu entamer le deuxième tunnel sur les trois prévus, notamment à Sidi Aïch, mais en l'absence d'une zone de dépôt de la terre à dégager, on y a renoncé", a-t-il souligné, En octobre dernier, une réunion a été tenue entre les autorités de wilaya et les responsables de l'Anesrif (Agence nationale d'étude, de suivi et de réalisation des investissements ferroviaires). Le but : "Examiner et évaluer l'état d'avancement du projet de dédoublement de la voie ferrée Béjaïa-Beni Mansour." Il y a lieu d'indiquer que les entreprises de réalisation se sont occupées depuis une année à installer trois bases de vie, la principale dans la commune d'Ouzellaguen, une seconde à Remila sur la RN26 et une troisième à Beni Mansour, qui n'était pas achevée. Le projet est confié à deux groupes d'entreprises. Le premier est chargé de la réalisation et regroupe Cosider, Infrarail, Estel et Cosider Ouvrage d'arts. Le deuxième groupement d'entreprises renferme, quant à lui, les sociétés nationales Setirail (chef de file), Saiti et Cidem, lequel est chargé du contrôle et du suivi des travaux. Pour rappel, le projet est vieux de douze ans. Les autorités n'ont pourtant pas lésiné sur les moyens en lui réservant une enveloppe conséquente : 106 milliards de dinars ont été mobilisés pour réhabiliter et moderniser les installations ferroviaires de la ligne Béjaïa-Beni Mansour, sur 87 km. Le délai fixé pour sa livraison : 60 mois. Avec le dédoublement de la voie ferrée, le train de voyageurs circulera à 160 km/h (le train de marchandises à 100 km/h), d'où la suppression des passages à niveau à l'origine des nombreux accidents que l'on déplore chaque semaine et qui se traduira aussi par moins de bruit et de gaz polluants, a-t-on assuré lors de la présentation du projet. L'objectif serait de diminuer le temps de livraison et d'atteindre le "zéro délai". Mais les oppositions qu'a connues ce projet ont retardé son achèvement.