Plusieurs paramètres sont à l'origine d'une pénurie de ce produit vital dans certaines localités, où la population est desservie un jour sur quatre. La problématique de distribution de l'eau potable se pose avec acuité à Boumerdès. En effet, sur les 32 communes que compte la wilaya, treize d'entre elles accusent un déficit considérable en matière d'AEP. Cette situation, aggravée par nombre de paramètres (faible pluviométrie, gel de certains projets, réseau de distribution défectueux, expansion du tissu urbain, sous-dimensionnement des réseaux, opposition de propriétaires terriens pour l'achèvement de certaines opérations), a généré une pénurie de ce produit vital dans certaines localités, où la population est desservie un jour sur quatre. Pour y pallier et améliorer le rendement des réseaux, le directeur de l'Algérienne des eaux de Boumerdès, Boussouffa Zoubir, explique qu'un programme d'investissement hydraulique a été engagé, en collaboration avec la direction des ressources en eau, pour faire basculer ces communes vers un régime de distribution au quotidien, comme c'est le cas d'ailleurs de la commune de Timezrit, dans la daïra de Bordj-Ménaïel, très impactée, qui a bénéficié d'un programme de distribution au quotidien depuis décembre dernier. Les communes de Sidi Daoud, de Hammadi, d'Ouled Moussa, de Khemis El-Khechna, de Chabet El-Ameur, d'Afir, de Naciria, de Bordj-Ménaïel, de Boudouaou et de Laarbatache sont principalement les plus touchées par cette crise, qui pénalise grandement les populations. Alimenté principalement par le barrage de Keddara et de Taksebt, via le réservoir de Beni Amrane, Boumerdès puise aussi ses ressources du dessalement de l'eau de mer via la station de Cap Djinet, à hauteur de 50%. Le captage des eaux souterraines par la réalisation de nouveaux forages et la levée du gel sur les opérations d'équipement des forages déjà réalisés au profit des communes concernées, alimentées pour certaines par des eaux de surface, contribueront énormément à atténuer la crise. Selon le même responsable, 68 forages ont été inscrits à l'indicatif de la wilaya de Boumerdès par le ministère des Ressources en eaux pour un apport en débit estimé à 86 m3/jour, équivalant à un tiers de la production qui est de l'ordre de 224 m3/jour. Ils se déclinent en trois catégories, 13 forages de remplacement, 28 forages de réhabilitation et 25 nouveaux forages dont la première et la seconde phase sont en cours. Pour les communes de Naciria et de Bordj-Ménaïel, la réalisation de 4 forages est achevée, et il ne reste qu'à les doter d'équipements. Le même responsable ajoute qu'à court terme 41 forages seront opérationnels si toutes les conditions sont réunies. La récupération du volume d'eau perdu à travers l'éradication des fuites et l'inscription à titre prioritaire sur les PCD (plan de développement communal), la réhabilitation des réseaux dans certaines localités pour une distribution équitable de cette ressource, sont autant de solutions palliatives qui sont envisagées. Visiblement décidé à résorber cette crise de l'eau à Boumerdès, M. Boussouffa assure que toutes ses équipes sont mobilisées pour concrétiser les différentes opérations à même de normaliser à moyen terme la distribution de l'eau dans la région. Par ailleurs, l'ADE de Boumerdès, qui gère les 32 communes à l'exception de Sidi Daoud, détient une créance de 192 milliards de centimes, toutes catégories confondues. Concernant les piquages illicites, il en a été dénombré, en 2021, 237, qui ne reflètent pas la réalité du terrain, selon M. Boussouffa, dont 146 cas ont été réglés à l'amiable, 48 en phase de règlement et 43 ont été poursuivis en justice.
