L'Algérie a légèrement modifié la liste des pays comparateurs pour déterminer le prix des médicaments. En effet, dans une note adressée aux opérateurs pharmaceutiques, dont Liberté détient une copie, le ministère de l'Industrie pharmaceutique a révélé qu'en application des dispositions de l'article 5 de l'arrêté du 26 décembre 2020, fixant la procédure de fixation des prix des médicaments, la liste des pays comparateurs a été établie par décision ministérielle. Ainsi, le ministère a choisi la Tunisie et le Maroc comme pays comparateurs à l'échelle régionale, alors qu'il a opté, au niveau international, pour la Jordanie, la Turquie, l'Arabie saoudite, la Grèce, la France, la Belgique, le Royaume-Uni, l'Espagne et le pays d'origine du médicament. Dans son article 5, l'arrêté du 26 décembre stipule que la proposition du prix du médicament est examinée sur la base d'un ou de plusieurs paramètres dont voici les principaux : "Le taux d'intégration locale, la comparaison du prix des médicaments de la même classe thérapeutique commercialisés aux niveaux régional, national et international, ainsi que les volumes des ventes envisagés en Algérie." L'arrêté souligne, par ailleurs, que "le taux de change usité au cours des travaux du comité économique s'effectue sur la base du cours vendeur du dinar en vigueur le premier jour ouvrable du mois précédent celui du jour de fixation du prix du médicament, tel qu'il est fixé par la Banque d'Algérie". Le comité économique intersectoriel des médicaments doit également se référer, pour établir le prix, aux études économiques et/ou pharmaco-économiques, aux volumes de vente réalisés en Algérie, en cas de renouvellement de la décision d'enregistrement, ainsi qu'aux volumes des ventes réalisés dans les pays comparateurs. Au travers de cette note, le ministère de l'Industrie pharmaceutique essaye de compléter le cadre réglementaire sous-tendant les politiques tarifaires. Dans une étude commandée par l'Unop, publiée en 2018, il a été noté que la tarification des médicaments en Algérie est "complexe" et qu'à l'exception de la Turquie, les prix en Algérie sont "parmi les plus bas", ce qui pourrait affecter "le potentiel d'exportation", avec une tendance similaire pour "les originaux" et "les génériques". Il y a été également relevé que la plupart des pays de référence de l'Algérie ont un niveau de remboursement "élevé", mais que les prix moyens sont "plus élevés qu'en Algérie". L'étude montre, par ailleurs, que dans "la majorité des aires thérapeutiques, indépendamment des aires thérapeutiques chroniques ou aiguës (...)", les prix en Algérie "sont notamment inférieurs aux prix moyens dans les pays de référence (...)".