À moins qu'il soit circonscrit pour les trois prochaines du mois du Ramadhan, le gouvernement n'a fixé aucun délai d'expiration de ce nouveau confinement contrairement aux précédents dispositifs. Les Algériens pourront souffler quelque peu avec le prolongement des horaires de confinement partiel à domicile. En effet, ces horaires ont été prorogés, depuis hier, de une heure de temps pour passer de minuit à 4h du matin dans neuf wilayas du pays, a indiqué le Premier ministère. Le gouvernement a décidé d'alléger le dispositif de gestion de la crise sanitaire et d'aménager les horaires de confinement pour permettre aux commerces et aux citoyens de profiter des veillées ramadanesques et d'éviter l'empressement des automobilistes à rentrer chez eux, ce qui, souvent, provoque l'irréparable sur les routes. C'est ainsi que le Premier ministère a prolongé de une heure de temps les horaires de confinement partiel à domicile dans neuf wilayas, à savoir Alger, Batna, Biskra, Blida, Tébessa, Tizi Ouzou, Jijel, Sidi Bel-Abbès et Oran. En revanche, et contrairement aux dispositifs précédents systématiquement prolongés de quinze jours, le gouvernement n'a pas fixé de délai d'expiration de ce nouveau couvre-feu. A moins qu'il soit circonscrit pour les trois prochaines semaines du mois sacré du Ramadhan en attendant de revenir aux précédents horaires. Ce couvre-feu intervient au moment où les médecins spécialistes tirent la sonnette d'alarme quant à une éventuelle hausse des contaminations à la Covid-19 au vu du relâchement en matière de respect des mesures de prévention, constaté sur les lieux publics depuis ces deux dernières semaines. D'ailleurs, dans son communiqué, le Premier ministère a appelé les citoyens à continuer à observer scrupuleusement les gestes barrières préconisés, comme la distanciation physique, le port du masque obligatoire et le lavage fréquent des mains pour parer à la propagation de la pandémie. A titre illustratif, le pays a enregistré 189 nouveaux cas confirmés de coronavirus durant la journée de jeudi 22 avril contre 182 cas la veille. Si dans certains commerces, mosquées et espaces de loisirs, les mesures de protection sont scrupuleusement respectées, il faut admettre que dans la majorité des espaces publics, un relâchement absolu est quotidiennement constaté. D'où la courbe des contaminations qui a atteint, ces quinze derniers jours, une hausse moyenne de 30% des cas. Il est vrai que, pour le moment, la situation n'est pas "très inquiétante" au niveau des établissements de santé. Mais dans la vie quotidienne, on a l'impression que la pandémie du coronavirus fait partie du passé et, du coup, les citoyens font fi des protocoles sanitaires. En témoignent les récentes queues pour s'approvisionner en lait ou encore l'insouciance observée au niveau des marchés des fruits et légumes, et dans les grandes surfaces. D'où la crainte des médecins spécialistes d'une troisième vague avec notamment la démultiplication des variants anglais et nigérian. Du reste, et même si le communiqué du Premier ministère n'en fait pas référence, la fermeture des frontières, ajoutée au maintien du couvre-feu sanitaire ont sensiblement contribué à juguler cette pandémie. Pour rappel, le total des cas confirmés de coronavirus en Algérie s'élève ainsi à 120 363 et celui des décès à 3 181, alors que le nombre de patients guéris a atteint 83 900. En outre, jusqu'au dernier bilan communiqué par les autorités sanitaires, ce sont 20 à 22 wilayas qui ne recensent aucun cas. Du reste, le ministère de la Santé a rappelé que "la situation épidémiologique actuelle exige de tout citoyen vigilance et respect des règles d'hygiène et de distanciation physique, tout en insistant sur le respect du confinement et du port du masque".