■ C'est un véritable cri de détresse qui a été lancé, il y a trois jours, par les gérants des salles des fêtes à Tizi Ouzou, dont les établissements sont fermés depuis maintenant quinze mois à cause de la pandémie de Covid-19. "Nous avons espéré voir notre activité relancée dans le cadre de la décision de réouverture des commerces décidée par le gouvernement. En vain", a d'emblée regretté le président de la section salles des fêtes au niveau de l'UGCAA de Tizi Ouzou, M. Ben Boudjema, précisant que certains gérants ont même décidé de reprendre leur activité le vendredi 4 juin. "Ces gérants n'en peuvent plus. La seule façon de sauver leur activité et de reprendre le travail", a-t-il précisé. "Ces gérants ne sont pas des hors-la-loi. Ils ont repris par nécessité", a-t-il ajouté, précisant que les gérants des salles des fêtes ont tapé à toutes les portes, sans résultat. "Nous n'avons eu aucune réponse. On vit dans l'abstrait", a-t-il déploré. "C'est pourquoi nous avons décidé de saisir le président de la République sur notre cas. On est conscient de la situation sanitaire et que la santé publique prime sur tout, mais on ne comprend pas pourquoi la décision d'allégement qui a touché les autres secteurs tels que la restauration, les cafés, les salles de cinéma et les théâtres n'a pas touché nos établissements", a lancé M. Ben Boudjema. "Nous avons des gérants de salles des fêtes qui sont locataires et qui font face à une situation très critique car menacés d'expulsion. Ils sont au bord de la déprime", a alerté ce même représentant, tout en indiquant que les gérants des salles des fêtes demandent, eux aussi, un allégement. "À l'échelle nationale, il y a plus de 3 200 salles, qui offrent entre 10 000 à 15 000 emplois directs, qui sont touchées économiquement par la crise sanitaire", a-t-il encore précisé, tout en estimant que l'Etat doit apporter des solutions à cette situation qui a favorisé l'informel. "Des garages, des villas et des hôtels sont transformés illégalement en salles des fêtes", a-t-il dénoncé. De son côté, M. Brahimi, gérant d'une salle des fêtes au chef-lieu de Tizi Ouzou, a évoqué une forme de marginalisation. "Notre activité est bloquée depuis quinze mois. C'est vraiment le chaos pour nous et nous estimons que nous sommes marginalisés", a-t-il relevé. "On ne sait pas quoi faire. Nous avons arrêté tous nos ouvriers car nous n'avons pas de quoi les payer", a encore regretté M. Brahimi. À noter que les gérants des salles des fêtes de Tizi Ouzou viennent d'adresser une énième fois une lettre ouverte au président de la République lui demandant d'intervenir. "Nous ne sommes pas sans ignorer que la santé publique prime sur tout, mais nous demandons un allégement, à l'instar des autres activités accueillant du public", lit-on dans la demande. "Nous sommes aussi en faillite, près de déposer le bilan et nos employés sont au chômage involontaire", ont-ils expliqué.