Résumé : Da Ali préfère ne pas attendre, il ne peut pas faire de pression sur la radiologue du secteur privé qui est sortie déjeuner. Il décide de l'emmener voir un professeur, ami de longue date. Ce dernier veut aussi des images. Après, il l'examinera. Il la confie à sa secrétaire médicale qui l'accompagne au service de radiologie. La salle d'attente est pleine de patients, venus de loin et qui ont rendez-vous depuis des semaines, voire des mois. -Il faudrait demander aux patients s'ils veulent céder leur tour, poursuit-il. Je ne crois pas que vous soyez une urgence. -Qu'est-ce que vous en savez ? Vous êtes devin ? Le professeur est un ami à mon père.Il attend que je passe rapidement cette mammographie. -Et alors ?, dit-il en haussant une épaule. Eux, ils n'ont pas d'amis, précise-t-il en regardant vers la salle d'attente. Allez regarder leurs lettres d'orientation. Vous verrez de vos yeux qu'ils attendent ce jour depuis longtemps. Anaâm ih ! Maintenant, laissez-moi travailler. Attendez votre tour. -Tu le payeras un jour, dit la secrétaire entre les dents. Rappelle-toi que tu m'as refusé cette faveur. -Tu peux même cocher la date sur ton agenda, réplique le radiologue avant de demander à l'infirmière de l'accueil de lui envoyer le prochain malade sur la liste d'attente. La secrétaire ne peut pas retourner au bureau. Elle demande à Latéfa d'attendre dans la salle avant d'entrer dans le service. Elle connaît bien une radiologue. Elle demande après elle, on lui apprend que c'est son jour de repos. Elle s'adresse à un autre qui est en train de rédiger le compte rendu d'un scanner. Il est plus disposé à aider que son confrère. -Je dois finir le compte rendu, après, je vais voir ce que je peux faire pour vous. Laissez-moi l'ordonnance. La secrétaire va patienter avec Latéfa. Une bonne heure passe avant qu'une infirmière ne vienne les chercher. Le radiologue s'occupe de Latéfa, prend plusieurs clichés avant de faire une échographie. Il la laisse se rhabiller et va voir si un poste informatique était libre, mais ses confrères étaient en train de travailler. Il ne pourra pas étudier les images et saisir le compte rendu tout de suite. Il s'en excuse auprès d'elles. -Repassez dans une heure, leur dit-il. Inchallah que vous le trouverez prêt. -Nous allons attendre ici, décide la secrétaire. Je ne peux pas retourner au bureau sans les résultats de l'examen. Latéfa trouve le temps long. Pour la première fois de sa vie, elle est traitée comme n'importe quelle citoyenne. Il est près de 16 h quand elles retournent au bureau. La secrétaire ramasse ses affaires, pressée de partir, elle ne peut pas rester plus longtemps. Elle la laisse avec son père, mais avant de quitter le bureau, elle frappe à la porte du bureau du professeur pour le prévenir. -Je ne peux pas rester une minute de plus, mon fils doit m'attendre devant l'école. -Allez-y, à demain inchallah. Elle a un petit geste vers Latéfa avant de sortir. Da Ali reproche à sa fille de ne pas avoir répondu à ses appels. -Non, je n'ai reçu aucun appel, dit-elle avant de sortir son portable de son sac à main. Ah, il est en mode silencieux. Il y a plus de 30 appels. Toi, Lila et Tarek. -Tu les rappelleras plus tard. Le professeur l'invite à entrer dans son bureau. Il regarde les clichés, l'échographie et lit le compte rendu. Latéfa a vu son visage se fermer. -Je dois vous examiner. Latéfa ouvre le haut de son ensemble et ferme les yeux. Il lui demande de lever les bras. Il la palpe et sent la masse. Elle sent son estomac se serrer. -La masse est importante, conclut-il, les lèvres pincées avant de retourner à son bureau, lui donnant le temps de se rendre présentable. Appelez votre père. Elle va ouvrir la porte et son père les rejoint. Il pose la question qu'elle n'a pas eu le courage de formuler. -Qu'est-ce qu'elle a ? Est-ce grave ? -Hélas... J'ai toutes les raisons de croire qu'elle a une tumeur, dit-il alors que Latéfa portait la main sur son cœur, le souffle coupé par la nouvelle. Les images le confirment aussi. Ce qui m'inquiète, c'est son volume, près 5 cm. Il faudra faire une biopsie pour connaître sa nature. Je suis désolé mon ami... Mais il ne faut pas perdre de temps.
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