Même s'il reste encore deux journées dans cette poule A avant ce qui s'apparente à une véritable finale entre les deux candidats les plus crédibles, Djamel Belmadi sait qu'il vivra le match le plus important de son mandat de sélectionneur entre le 14 et le 16 novembre prochain, face au Burkina Faso, sur l'herbe défraîchie du stade Mustapha-Tchaker. À considérer que les Etalons qui ont bousculé les champions d'Afrique en titre ne trébucheront (certainement) pas face au Niger et à Djibouti, et que les Verts auront retrouvé tout leur mordant pour faire le plein de points face aux deux mêmes adversaires sans grade du groupe lors des 4e et 5e actes en octobre et novembre, l'Algérie et le Burkina Faso se retrouveront, ainsi, pour une explication au sommet qui désignera la formation qui aura le droit de rêver, plus concrètement, à la Coupe du monde 2022 au Qatar, via le barrage à venir au printemps prochain. Sauf improbable accident de parcours sous la forme d'une énorme surprise comme le football africain nous a tant habitués, l'EN et son plus sérieux rival se retrouveront à Blida avec le même nombre de points. Au cas où le Burkina Faso ne fera pas mieux offensivement que l'Algérie face aux petits du groupe (Djibouti et Niger), il suffira dès lors aux coéquipiers du capitaine Riyad Mahrez qu'un match nul pour finir en tête et composter leur billet pour le tour décisif du mois de mars, face à une sélection du top 10 continental. Et quand bien même Djamel Belmadi a déjà vécu d'importantes dates à la tête de l'EN, ce choc face aux Etalons sera, ni plus ni moins, "le" rendez-vous le plus important de son règne. Les campagnes éliminatoires en perspectives des CAN 2019 et 2021 n'étant que de simples formalités au vu de la qualité générationnelle de cette EN, Belmadi n'avait, réellement, pas grand chose à craindre lors du seul tournoi majeur qu'il a eu à vivre depuis 2018, à savoir la Coupe d'Afrique en Egypte. Même si la série de tirs au but, en quarts de finale, face à la Côte d'Ivoire n'avait pas souri aux coéquipiers de Belaïli, (presque) rien n'aurait alors été reproché au sélectionneur. Tout comme si Mahrez n'avait pas trouvé la lucarne nigériane en demi-finale ou la trajectoire de la frappe de Bounedjah n'avait pas été aussi improbable en finale. Le fait d'avoir relancé une EN à l'agonie en atteignant les 1⁄4, 1⁄2 ou finale de la CAN aurait largement suffi à faire de Belmadi un héros populaire. Or, face au Burkina Faso, le "totem d'immunité" dont jouit l'architecte de la fabuleuse série de 29 matches sans défaite risque de ne pas suffire en cas d'accident industriel vu que c'est, surtout, sur sa capacité à mener la sélection en Coupe du monde qu'ont toujours été jugés les sélectionneurs au pays du Fennec.