■ Le leader de la gauche radicale sud-africaine, Julius Malema, a réuni hier des milliers de partisans dans le centre de Johannesburg, à un mois d'élections locales où il espère grignoter des municipalités à l'ANC, parti historique. Lors d'un discours fleuve, M. Malema, béret rouge et chemisette noire, a impitoyablement listé tous les maux dont souffrent ses concitoyens, affligés par la pauvreté et une corruption massive, rappelant les piliers de son programme "révolutionnaire". Le meeting des Combattants pour la liberté économique (EFF) coïncidant avec l'anniversaire de la combattante anti-apartheid Winnie Mandela, qui aurait eu 85 ans dimanche, Julius Malema, 40 ans, a revendiqué son héritage : "On peut t'assurer dans ta tombe que nous avons repris ta lance." "Mama Winnie n'a pas abandonné la cause de la liberté face aux capitalistes blancs, qui ont capturé et continuent de contrôler tous les dirigeants de l'ancien mouvement de libération", a martelé le chef de l'EFF, sous les vivats de la foule en rouge et noir. Dans la matinée, le président Cyril Ramaphosa, en chemisette jaune, a sillonné le township de Tembisa, entre Johannesburg et Pretoria, s'asseyant sur un banc auprès d'habitants, distribuant blagues et tapes chaleureuses sur l'épaule. La veille, le principal parti d'opposition, l'Alliance démocratique (DA), s'était aussi lancé, en ligne cette fois, dans la campagne, appelant les Sud-Africains à défaire l'ANC et à se rapprocher d'eux pour éviter de laisser le champ libre aux radicaux de l'EFF. Les élections locales, pour renouveler les conseils municipaux, sont prévues le lundi 1er novembre.