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La culture du mensonge et du non-dit
Histoire de la colonisation dans les programmes scolaires français
Publié dans Liberté le 01 - 11 - 2005

Historiens, enseignants, syndicalistes, humanitaires et politiques, des voix commencent à s'élever en France pour dénoncer “l'enseignement officiel” jugé “réduit et réducteur” de la colonisation que la loi du 23 février a tenté de glorifier dans les programmes scolaires. Un débat de fond se pose aujourd'hui en France dans les différents milieux d'historiens et associatifs où l'enseignement d'une “colonisation civilisatrice” n'est pas crédible. Selon le sociologue Maurice T. Maschino, “depuis quarante-quatre ans, la France officielle vit dans la culture du mensonge”, faisant croire à ses élèves que malgré de “regrettables bavures”, la colonisation “a quand même légué à l'Algérie des infrastructures modernes, un système éducatif, des bibliothèques, des centres sociaux”. “C'est dans cette atmosphère d'autosatisfaction, de déni permanent et d'occultation à tout prix d'une réalité épouvantable que s'inscrit, dans les écoles, l'enseignement de l'histoire”, écrit-il dans une analyse publiée par Le Monde diplomatique. “Cet enseignement est incapable d'instruire les jeunes sur les réalités du système colonial — la négation absolue qu'il représente de l'être humain comme des valeurs proclamées de la République —, pas davantage qu'il ne leur permet de comprendre ce que, jusqu'au 10 août 1999, on se refusait, officiellement, à appeler une guerre (d'Algérie)”, poursuit-il. Tout commence dès l'école élémentaire où l'instituteur doit survoler en cinq ans deux mille ans d'histoire. “La colonisation ? Oui, j'en parle, très vite, dit l'un d'eux. Mais les photos du livre complètent le cours”. Presque toutes donnent une image positive de l'occupation française. L'instituteur, sans doute, peut en faire un commentaire critique, mais, le plus souvent, il ne veut pas “choquer” de “jeunes esprits”, note Maschino qui a enquêté auprès du corps enseignant.
Il ajoute que “rien n'est dit aux élèves qui étudient en 4e “Le partage du monde”, des pillages et exactions de toutes sortes auxquels ce partage a donné lieu”. Tout les incite, au contraire, à admirer la belle “aventure intellectuelle” qu'a représentée pour les Européens l“'exploration du monde du XIXe siècle”. “Mis en condition par leurs années d'école et de collège, les élèves sont prêts, au lycée, à accepter sans le moindre esprit critique la version tronquée, expurgée et globalement propre de la guerre d'Algérie”, relève le sociologue. Loin de former un chapitre à part, la décolonisation ne représente plus qu'un paragraphe dans l'étude des relations internationales de 1945 à nos jours. “Autrement dit, presque rien”. Il ajoute, dans la “salle des profs”, un enseignant en 3e parle de “guérilla en Algérie”, sans pouvoir expliquer “pourquoi précisément les Algériens ont pris les armes”. Les élèves de terminale “ne sont pas mieux servis”, poursuit l'enquêteur, notant que “le matraquage idéologique auquel ils ont été soumis les années précédentes les rend souvent insensibles à un contre-discours”. “Seuls ceux dont la famille a été touchée posent des questions”, observe un professeur agrégé dans un lycée de province. “Les autres prennent des notes, gentiment. Comme j'en prenais quand, en classe, on me parlait de la guerre de 14...”
Il souligne également qu'“abreuvés d'images qui célèbrent, même si elles ne la nomment pas, la “mission civilisatrice” de la “métropole”, ignorant presque tout des profits que métropolitains et colons tiraient de l'exploitation du peuple algérien, n'ayant jamais eu l'occasion d'analyser le système colonial dans ses manifestations concrètes, telles que les ont subies les colonisés (racisme, injustices de toutes sortes, inégalités économiques, sociales, politiques, culturelles), ils ne sont pas à même de comprendre pour quelles raisons “les Algériens” se sont révoltés, ni pourquoi la France s'est opposée si violemment à leur “émancipation”, comme disent pudiquement les livres de classe”. “Comme l'histoire du mouvement nationaliste algérien n'est jamais évoquée, comme aucune des grandes figures de la résistance algérienne n'émerge ni ne retient l'attention, comme on n'explique pas aux élèves ce qu'a été la colonisation, on les rend incapables de comprendre pourquoi il y a eu décolonisation”, souligne de son côté l'historien Benjamin Stora.
R. C./APS


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