Il a été prévu un objectif de 22 000 MW revu à 15 000 MW à concrétiser entre 2021 et 2035. De l'ensemble de ce projet, il n'a été réalisé que 400 MW. L'Algérie va se retrouver d'ici à l'horizon 2030 face à une obligation d'arbitrage entre l'exportation des hydrocarbures dont dépend sa rente ou la couverture du marché national. Face à cette situation critique, des solutions existent, estiment les experts membres de l'Association Club Energy. Ils recommandent la mise en place d'une politique énergétique affichée et assumée qui intègre le développement des ressources hydrocarbures conventionnelles, non conventionnelles et renouvelables sur des bases de réalisme, mais aussi de précaution. Il faut tenir compte, pour cela, de deux aspects importants liés à l'offre, qui doit contenir les volumes des énergies nouvelles et renouvelables (ENR) à injecter dans le réseau électrique et/ou utilisés en autarcie, le niveau d'élargissement des productions d'hydrocarbures conventionnels et non conventionnels. L'on doit prendre également en considération la demande qui nécessite une maîtrise démographique et les effets de la rationalisation du modèle de consommation résidentiel, industriel, de mobilité, de transport des biens, l'introduction de l'énergie nucléaire, la transformation de l'industrie pétrochimique, le dessalement de l'eau de mer...Le recours aux ENR est devenu le sujet de l'heure de par le monde. En Algérie, on y songe sérieusement car la tendance au déclin de la production et du taux de renouvellement des réserves pétrolières et gazières nationales se confirme d'année en année. "Ce constat renvoie, certes, à des raisons naturelles, mais aussi à la mise en œuvre de stratégies insuffisamment efficaces dans les domaines de l'exploration, de l'extraction et de la maintenance des gisements", arguent les adhérents au Club Energy qui ont tenu, hier, leur 6e colloque ayant pour thème : "Sécurité et transition énergétiques : pour une nouvelle politique inclusive et anticipative". Ils en veulent pour preuve le "petit nombre et la faible taille des nouvelles découvertes d'hydrocarbures en Algérie". Autrement dit, expliquent-ils, "on peut considérer que le pays a franchi son pic pétrolier en 2007. Ce qui signifie qu'il a consommé son dividende géologique". L'autre raison et non des moindres, qui interpelle les pouvoirs publics quant à l'impératif de créer un mix énergétique avec des ENR, a trait à la demande interne en électricité générée essentiellement à partir du gaz naturel à raison de 98%, qui a progressé en moyenne de 7% par an, passant de 42 TWh (Térawatt-heure) en 2009 à 75 TWh en 2020. La puissance maximale appelée passera de 17 300 MW en 2019 à 27 000 MW d'ici à 2030. "Avons-nous actuellement et aurons-nous à long terme les réserves et ensuite les capacités de production de pétrole et de gaz naturel pour soutenir ce niveau de consommation tout en réservant une partie pour l'export ?", s'interrogent les spécialistes du Club Energy qui prédisent un déclin de la production d'hydrocarbures conventionnels vers la fin de la prochaine décennie si l'on ne réalise pas de nouvelles découvertes ou de développement des hydrocarbures non conventionnels. Consciente de cette problématique, l'Algérie a entamé un programme d'ENR depuis 2011. L'on a prévu un objectif de 22 000 MW revu à 15 000 MW à concrétiser entre 2021 et 2035. De l'ensemble de ce projet, il n'a été réalisé que 400 MW.