Ils ont décidé de porter devant la justice leur affaire, vu qu'ils ont obtenu gain de cause en première instance face à la filiale Gest-Immo de l'Agence nationale pour l'amélioration et le développement du logement (AADL). Très remontés, les bénéficiaires du site des 3000-Logements AADL implanté dans la commune de Khemis El-Khechna, à l'ouest de Boumerdès, pointent du doigt la mauvaise gestion de la copropriété assuré par la filiale de l'AADL Gest-Immo, qu'ils ont d'ailleurs estée en justice pour "manquements et non-respect des clauses contractuelles". Ces derniers reprochent en effet à cette entreprise de ne pas assurer convenablement les prestations liées au gardiennage du site, à l'entretien des ascenseurs, au bon fonctionnement de l'éclairage à l'intérieur des cages d'escalier et à l'extérieur de la cité, au nettoyage des cages d'escalier et à la gestion des problèmes induits par des infiltrations d'eaux pluviales au niveau des terrasses des immeubles. "Les dernières intempéries ont mis à nu nombre de malfaçons et de vices cachés", s'est indigné Amine Haouali, vice-président de l'association des locataires de ce site. Selon lui, cette filiale de l'AADL, tout le temps décriée par les propriétaires de logements, n'assure qu'à hauteur de 20% ces prestations qu'elle "ose" facturer, dénonce encore notre interlocuteur. "Nous avons saisi la justice et le tribunal de Khemis El-Khechna a rendu, le 8 novembre 2021 en première instance, un jugement en notre faveur avec effet rétroactif. Un pourvoi en cassation a été introduit par cette filiale au niveau de la cour de Boumerdès", a confié à Liberté M. Haouali, qui s'insurge contre le procédé de l'AADL qui intègre les charges locatives dans le loyer mensuel. "Nous avons décidé, d'un commun accord, de ne pas honorer ces factures jusqu'à ce que la justice statue sur l'affaire de manière définitive" a affirmé ce représentant des locataires. Et M. Haouali de soulever le problème relatif aux actes administratifs délivrés par l'AADL, qu'il compte dénoncer par voie de justice également. "Les associations des différents sites AADL implantés dans les wilayas de Boumerdès, d'Alger et de Blida, s'organisent actuellement pour poursuivre par voie judiciaire le ministère de l'Habitat. Ce département compte procéder à la réévaluation des prix de cession des logements AADL", a affirmé M. Haouali, qui estime inadmissible cet état de fait. "Sur quelle base nous avons payé les premiers 27%, c'est bien sur la base d'un prix de cession du logement que ce soit pour un F4 ou un F3", a-t-il précisé, révolté par cette situation qui, selon lui, va perdurer et de ce fait, les fait passer de statut d'acquéreur à celui de locataire du logement acquis auprès de ce promoteur public. "Nous avons les mains liées tant que les parties communes ne sont pas libérées", a conclu Haouali Amine, représentant des bénéficiaires de ce site, qui sous-entend que, de par le statut de locataire qui leur est indirectement imposé, leur marge de manœuvre est réduite, selon lui, dans toute action visant à les réhabiliter dans leurs droits. Pour plus d'éclaircissements sur cette situation, nos tentatives de joindre le responsable de l'unité AADL située au plateau des 800-Logements, sur le Front de mer, à Boumerdès, sont restées vaines.