L'action des boulangers est motivée, ont-ils affirmé, par le manque de matière première, la hausse des différentes charges et du prix des produits entrant dans la fabrication du pain. Les boulangers de la wilaya de Tizi Ouzou entameront une grève illimitée dès demain, a annoncé en fin de semaine la section des boulangers, créée sous l'égide de l'Union général des commerçants et artisans algériens (UGCAA), aile de Samir Djebbar. Selon les affirmations de ce dernier, c'est après avoir frappé à toutes les portes et entamé toutes les voies de recours que les boulangers, réunis avant-hier, ont décidé d'entamer un mouvement de grève illimité. "Les boulangers avaient adressé une demande d'audience au wali le 4 janvier dernier. Une semaine après, ils ont été reçus par un représentant du cabinet et par le directeur du commerce, mais sans pour autant apporter de réponse à leurs revendications", a expliqué le coordinateur de l'UGCAA, Samir Djebbar, pour qui les boulangers sont au bord de la faillite. "Le prix du pain est le même depuis 1996 alors que toutes les charges des boulangers ont augmenté. Ils ne peuvent plus y faire face", a-t-il estimé, expliquant que pour défendre leur intérêt les boulangers se sont constitués en section au sein de l'UGCAA. "En plus de la grève, ils ont prévu un sit-in devant le siège de la wilaya dimanche matin", a-t-il ajouté. À noter que dans un courrier adressé, jeudi, au wali de Tizi Ouzou, les boulangers ont expliqué que leur mouvement de grève sera maintenu jusqu'à nouvel ordre. "Cette décision a été prise après notre réunion, le 10 janvier, avec votre représentant et le directeur du commerce qui s'étaient engagés à nous donner une réponse à nos revendications au plus tard le 17 janvier", ont-ils expliqué. "Après ces démarches, et en l'absence de réponse de vos services et de solution à notre détresse, et car nous ne pouvons pas travailler à perte, nous avons décidé de recourir à la grève", ont-ils poursuivi. À noter que l'action des boulangers est motivée, ont-ils affirmé, par le manque de matière première, la hausse des différentes charges et du prix des produits entrant dans la fabrication du pain. Pour rappel, en novembre dernier, de nombreux boulangers, notamment des versants sud et sud-ouest de la wilaya de Tizi Ouzou, avaient entamé un mouvement de grève à l'effet de crier leur désarroi face à l'absence des conditions permettant de poursuivre leur activité normalement. Ils ont relevé l'augmentation des prix des matières entrant dans la fabrication du pain. Le manque de farine et d'eau et le prix de la levure chimique qui a subi une forte hausse sont entre autres les problèmes évoqués par ces boulangers. "Tout a augmenté : le prix de la levure, de l'eau que nous achetons à 3 000 DA la citerne et les autres charges. Le loyer a été multiplié par cinq depuis le début des années 2000 et le prix de la baguette est toujours le même", ont-ils indiqué.
