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Des fragilités et des défis
Sécurité alimentaire
Publié dans Liberté le 23 - 01 - 2022

Très exposé aux aléas climatiques, le secteur agricole nécessite, désormais, une nouvelle politique bâtie à la fois sur les exigences de performance et de production mais aussi sur les notions d'agriculture durable respectueuse des ressources naturelles.
Alors que les prix mondiaux des produits alimentaires vont d'un record à un autre, se pose en interne, à nouveau, la récurrente question de l'impact de ces flambées sur les ménages et les entreprises, pris dans l'étau de la hausse des coûts à la production et à la consommation et l'insuffisance de l'offre domestique de certains produits, dont les céréales et le lait essentiellement. Face à cette menace sur le pouvoir d'achat des ménages et des entreprises, l'Exécutif a appelé les agriculteurs à contribuer davantage à réaliser la sécurité alimentaire, élevant les prix d'achat des céréales et plaidant ouvertement en faveur de l'investissement dans le secteur agricole. Ces mesures, prises en Conseil des ministres de dimanche dernier, viennent se greffer à d'autres – dont la défiscalisation quasi totale du secteur agricole et la création d'un office dédié au foncier agricole – et nourrissent l'objectif de libérer le potentiel de croissance du secteur et d'améliorer les scores de l'offre domestique en produits agricoles, dont l'Algérie est l'un des plus grands importateurs mondiaux.
L'Exécutif fait face à un casse-tête et non des moindres ; il s'agit, à très court terme, de dégonfler la bulle inflationniste et d'atténuer ses conséquences sur les ménages et les entreprises. Et, à moyen et long termes, de tenter d'apporter une réponse structurelle à la dépendance de l'Algérie des marchés mondiaux quant à l'approvisionnement en produits alimentaires. Cela passerait, en premier lieu, par la réduction, voire la résorption du déficit de la balance commerciale agricole, lequel s'explique essentiellement par la hausse de la facture alimentaire rapportée à la valeur des produits alimentaires et agricoles exportés. L'équilibre de la balance commerciale agricole est subordonné au renforcement et à la diversification de l'offre domestique et des exportations de biens alimentaires et agricoles.
Le défi est d'autant plus important qu'il contribue, non seulement à muscler le bouclier censé contrer la flambée des prix des produits alimentaires, mais aider, par-dessus tout, à déblayer le terrain à l'avènement d'une politique agricole de long terme, capable de venir à bout de la vulnérabilité alimentaire du pays.
Les indicateurs de fragilité
Cette fragilité s'explique, particulièrement, par la forte dépendance des importations de céréales et de lait. En 2020, alors que les cours mondiaux des produits alimentaires avaient connu une flambée historique, les importations de l'Algérie en céréales s'étaient chiffrées à plus de 2,8 milliards de dollars, contre 2,7 milliards de dollars en 2019, alors que les produits laitiers ont coûté à l'Etat un peu plus de 1,5 milliard de dollars, contre 1,2 milliard de dollars en 2019. Ces factures auraient grimpé davantage en 2021, puisque les prix des biens alimentaires sur les marchés mondiaux ont fortement progressé ; l'Indice FAO des prix des céréales étant en hausse de 27,2% en 2021 par rapport à 2020 — atteignant la moyenne annuelle la plus élevée depuis 2012, alors que les cours des produits laitiers étaient supérieurs de 16,9% l'an dernier par rapport à 2020. Sur ces deux produits particulièrement, dont les importations sont financées par les recettes issues des hydrocarbures, l'Algérie est fortement dépendante de l'offre internationale, alors que l'offre domestique est pour le moins marginale.
Le ministre de l'Agriculture, Abdelhafid Henni, a fait part, la semaine dernière, lors d'une plénière à l'Assemblée, d'un important déficit en matière de quantités de céréales collectées au terme de la saison 2020-21. 13 millions de quintaux de blés tendre et dur et 135 000 quintaux d'orge seulement ont été collectés, alors que les besoins dépassent les 8 millions de quintaux. Ces indicateurs peuvent expliquer, à eux seuls, la vulnérabilité alimentaire du pays, même si l'Algérie dispose de réserves de change jusqu'ici suffisantes afin de faire face à ses besoins en produits alimentaires.
Se pose alors la question des conditions d'une souveraineté alimentaire ou d'une autosuffisance dans certaines filières où l'Algérie dispose d'importantes marges de production, dont le lait cru, les légumineuses ainsi que certaines céréales. Les restrictions à l'importation de produits dits non essentiels, à l'instar des fruits exotiques et ceux produits localement, peuvent aider à l'émergence d'une industrie agroalimentaire et de créneaux à haute valeur ajoutée à l'exportation.
Des pistes de réflexion
Cela permettrait de résorber le déficit de la balance commerciale agricole, à défaut d'atteindre l'autosuffisance en céréales en raison des contraintes climatiques et des difficultés d'accès à l'eau. Des réflexions sont actuellement en cours au ministère des Ressources en eau pour permettre à l'agriculture d'accéder aux eaux souterraines et épurées en période de stress hydrique. L'épisode de chaleur de l'année dernière a sapé le moral des agriculteurs. La Banque d'Algérie a pointé d'ailleurs un léger recul de 0,3% la croissance de "l'agriculture" au deuxième trimestre 2021 contre une croissance de 1,4% à la même période de 2020. "Ce recul a été engendré par des conditions climatiques défavorables", estime la Banque centrale dans sa dernière note de conjoncture.
Très exposé aux aléas climatiques, le secteur agricole, qui avait réussi des croissances à deux chiffres durant plusieurs années, voit sa contribution au PIB chuter de manière drastique, nécessitant, désormais, une nouvelle politique bâtie à la fois sur les exigences de performance et de production, mais aussi sur les notions d'agriculture durable, respectueuse des ressources naturelles. Le secteur a besoin par-dessus tout d'un plan d'investissement massif, en raison de la baisse du nombre d'exploitations agricoles de moyenne taille et du vieillissement de plusieurs d'entre elles. Le dernier Conseil des ministres, dimanche dernier, a appelé, à juste titre, à "ouvrir la voie aux investissements agricoles efficaces, suivant les ressources et les capacités de notre pays", lit-on dans le communiqué sanctionnant les travaux dudit Conseil.
La bonne surprise est que bien que l'agriculture ait accusé une légère baisse dans sa contribution au produit intérieur brut, elle a continué à approvisionner le marché en fruits et légumes durant les deux années noires de la Covid, lorsque le choc pandémique a mis à genoux des pans entiers de l'économie. Les perspectives de l'agriculture dépendent largement d'un nouveau modèle de développement auquel le ministère des Ressources en eau, celui de l'Energie ainsi que ceux du Commerce et de l'Industrie seront associés afin d'être intégrés dans une stratégie de développement global, tenant compte de l'évolution démographique, de l'état des ressources naturelles, des besoins en produits alimentaires et des exigences de l'aval agro-industriel en intrants nécessaires à son fonctionnement.


Ali Titouche.


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