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Hakim Traïdia, le "Kid" algérien
SES SPECTACLES SONT UNE REFERENCE EN HOLLANDE
Publié dans Liberté le 30 - 01 - 2022

L'enfant de Besbès (El-Tarf) est une icône en Hollande où il a pu conquérir, en 45 ans de carrière, le cœur de plusieurs générations grâce à ses spectacles généreux et haut en couleur. D'ailleurs, il compte pas moins d'une quarantaine de pièces jouées à travers le monde, des films et des programmes télé à succès.
"Tous les enfants ont du génie, le tout est de le faire apparaître", disait Charlie Chaplin. Et Hakim Traïdia a su relever le défi avec succès. Comme son idole, le chapeau melon ne "quitte" jamais sa tête, mais laisse entrevoir un regard et un sourire généreux, qui inspirent confiance et altruisme.
Si beaucoup ne connaissent pas cette personnalité, cet homme qui a donné sa vie pour l'art et l'enfant est une idole aux Pays-Bas. Car il a bercé, 35 ans durant, des générations d'enfants qui, aujourd'hui, sont devenus parents ou pour d'autres grands-parents, continuent de le suivre mais cette fois-ci en compagnie de leur progéniture.
En voyage en Algérie où il a participé dernièrement au Festival international du théâtre de Béjaïa, nous avons profiter de l'occasion pour rencontrer cet artiste aux multiples facettes (mime, comédien, metteur en scène, réalisateur...).
Rendez-vous pris dans un café au Télemly (Alger), Hakim a bien voulu raconter son parcours et se raconter, et ce, sans masque ni maquillage. Enfant de Besbès (commune d'El-Tarf), il a vécu dans une famille modeste et aimante – son frère Karim est aussi réalisateur en Hollande – jusqu'à l'âge de 16 ans où il verra naître son amour pour la scène grâce à un clown du nom de Zaâbout. "Ce comédien fait partie de mes influences artistiques aux côtés de Charlie Chaplin ou encore Laurel et Hardy", nous confie-t-il. Et de renchérir : "Quand Zaâbout se produisait à Besbès, mon oncle et moi étions heureux et nous rions aux larmes. D'ailleurs, j'ai toujours une pensée pour lui sur scène."
À ce propos, il a raconté une anecdote fort émouvante sur ce comédien qu'il a rencontré des décennies plus tard : "Il vendait des cacahuètes derrière le théâtre de Annaba. Ensemble, nous avons joué l'un de ses spectacles, son dernier, car il est décédé deux ans après. Et sur scène, il était heureux de retrouver les enfants, son public."
Premiers pas dans le théâtre
Dans les années 70, Hakim, son père et ses frères quittent Besbès pour Annaba. Imprégné initialement par le monde cinématographique grâce aux films de Chaplin, il découvre l'univers théâtral.
En 1974, résidant pas loin du Théâtre régional de Annaba, il décide de tenter sa chance dans le 4e art. Alors Sid-Ahmed Agoumi, directeur du TRA, lui propose d'intégrer une troupe d'amateur qui répète dans la salle de conférences.
"Mais au changement de direction, le nouveau directeur nous met à la porte", se remémore-t-il avec le sourire. Une décision qui donnera un autre tournant à sa vie et à son parcours artistique. "Je quitte l'Algérie pour la France pour suivre des études à la faculté de Vincennes où j'intègre le département théâtre", une expérience qui lui permettra de rencontrer et de tomber amoureux de Jacqueline, qui deviendra son épouse. Le couple décide de s'installer en Hollande, où l'attendaient de nouvelles aventures.
"Comme je ne maîtrisais pas la langue, je donnais des spectacles de mime dans la rue. Ainsi, j'ai été repéré et il m'a été proposé un poste à la télévision pour la présentation d'un programme pour enfants." Ce programme didactique et pédagogique d'une durée de 15 minutes était regardé de tous, car il ne comprenait aucune idéologie ethnique, politique ou religieuse.
En écoutant son instinct, Traïdia décide de dédier sa carrière à la jeunesse ; il écrit des sketchs et met en scène une quarantaine de pièces – elles ont été jouées dans les quatre coins de la planète (Europe, Amérique, Afrique — car quand "j'écris mes spectacles je pense à l'enfant que j'étais et celui que je suis encore", explique-t-il.
Parmi ces pièces, on peut citer Robin du bled, dans lequel il rend hommage au cinéma algérien ; dans ses spectacles il raconte également son village natal Besbès, devenu un fantasme pour les petits Hollandais ; autres titres Le petit chaperon rouge, dans lequel le méchant de l'histoire est loin d'être le loup mais le chasseur ; Ali Baba et les 40 voleurs...
D'ailleurs, au début des années 2000, le comédien a joué six pièces en Algérie et a projeté deux de ses films, notamment le court métrage Le kid d'Alger et La rose de sable. Interrogé sur le domaine qui lui parle le mieux, il rétorque avec spontanéité : l'écriture. "Quand, nous écrivons, on souffre avec les personnages ; sur comment l'inventer et finir par l'accepter. Je préfère souffrir pour des personnages imaginaires que pour de vraies personnes !"
Reconnu en Hollande, frustré en Algérie
Tout au long de ses 40 ans de carrière, Hakim s'est essayé à différents domaines, notamment ses premières amours : le cinéma. Il a joué dans de nombreux films aux Pays-Bas et a travaillé en tant que coréalisateur.
D'ailleurs, il y a sept ans, il a créé une école de cinéma pour enfants. Cet établissement ouvert aux enfants de 9 à 18 ans enseigne à ces apprentis l'écriture scénaristique, l'acting et à manier la caméra, et ce, dans "le but de les initier à ce métier. Je ne veux pas les transformer en réalisateur mais pour les mettre en contact avec l'art", nous a-t-il indiqué.
À ce sujet, il y a quatre ans, il a été convenu avec la mairie d'Alger de la création de cette école dans la capitale mais "rien n'a été fait"... Autre projet proposé, initier les enfants malades au cinéma.
"Je voulais réaliser des master class dans les hôpitaux, qui seraient animés par des comédiens pour apprendre aux enfants le cinéma, je n'ai reçu aucune réponse. Il y a une énergie tellement négative et destructrice..." Concernant le théâtre pour enfants en Algérie, il regrette que cet art soit "moraliste" et versé dans le "discours", même "si la morale est bonne pour les petits, il faudrait travailler plus dans la forme pour passer le message à travers le divertissement. Et les clowns sont trop maquillés !".
Selon sa longue expérience, il faut investir dans l'enfant et dans la culture. D'ailleurs, il insiste sur le fait que "si les enfants avaient accès au théâtre, musique, peinture à l'école, ils seront épanouis. Organiser ces activités n'est pas dans le but de faire d'eux des artistes mais les équilibrer psychologiquement et socialement afin de leur permettre de vivre en harmonie dans ce monde".
Enfin, pour Hakim Traïdia, la culture est la seule arme pour faire connaître le pays, car "on oublie vite les politiques et non pas les artistes, à l'exemple de Khaled, Idir, Djamel Allem... qui ont rayonné dans le monde".
En évoquant ce rayonnement, il avait pour projet la réalisation d'une série télévisée sur L'inspecteur Tahar en Hollande, mais cette production n'a pu voir le jour, car les chaînes télé algériennes ne sont pas preneuses... Cette rencontre avec Hakim Traïdia a permis de connaître une personnalité attachante et d'une grande empathie, qui rêve de voir ses enfants, ceux de son pays d'origine, s'épanouir et d'être en phase avec le monde qui les entoure.

Hana MENASRIA


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