■ Le groupe public des hydrocarbures affiche une belle croissance à l'issue d'une année 2021 qui aura été positive à tous points de vue. Les résultats provisoires communiqués, hier, par Sonatrach font état d'une hausse de 5% de la production primaire des hydrocarbures en 2021, clôturant l'exercice avec une production estimée à 185,2 millions de tonnes équivalent pétrole (TEP), contre une production de 175,9 millions de TEP en 2020. Les résultats de 2021 sont venus rompre avec les tendances baissières de 2020, année noire de l'industrie pétrolière et gazière mondiale. La branche gaz naturel liquéfié (GNL) a spectaculairement rebondi l'an dernier ; la production marquant une hausse de 14% par rapport à 2020, à 26,3 millions de mètres cubes, contre seulement 23,1 millions de mètres cubes en 2020. La hausse des volumes produits en GNL a revigoré les exportations algériennes, lesquelles ont contribué grandement à la hausse des parts de marché de l'Algérie sur l'échiquier gazier européen. En octobre dernier, des données communiquées par Commission européenne ont fait état d'une progression de 25,4% la production algérienne de GNL au cours des huit premiers mois de 2021 et de 12,1% en glissement annuel. Dans un contexte marqué par un net rebond de la demande européenne en gaz, les ventes de gaz algérien à l'Europe ont progressé de +131% sur le 1er trimestre 2021 et de +223% au 2e trimestre de la même année, comparativement aux mêmes périodes de 2020. Cette hausse des volumes acheminés à destination de l'Europe s'est traduite par une augmentation significative de la part de marché de l'Algérie sur le Vieux Continent, atteignant 11% et 13% en incluant le GNL, selon la Commission européenne. Le bilan de Sonatrach indique également que le groupe avait nettement amélioré sa production dans la branche pétrochimie, atteignant 27,9 millions de tonnes l'an dernier, contre 27,8 millions de tonnes en 2020. Le très fort rebond de la production primaire a permis de couvrir la demande intérieure à hauteur de 64 millions de TEP et de dégager des marges supplémentaires à l'export, permettant au groupe d'améliorer nettement ses exportations en pétrole brut et en gaz naturel. Celles-ci ont évolué sur une courbe haussière en 2021 (+18%), s'établissant à 95 millions de TEP en 2021, contre 80,7 millions de TEP en 2020. En revanche, les importations des produits pétroliers ont chuté de 70% l'an dernier, à 255 000 t, contre 859 000 t en 2020 avec, au compteur, l'arrêt total des importations des carburants. Cependant, la demande intérieure continuait de progresser fortement, marquant une hausse de 9% en 2021, remettant ainsi au goût du jour les vulnérabilités de l'Algérie qui correspondent, entre autres, au taux de croissance de la consommation énergétique domestique par rapport à celui des réserves et la capacité de production à long terme.
