Ce n'est qu'hier que les quartiers périphériques de la commune de Chetaïbi (daïra de Berrahal) ont enfin été raccordés au réseau de l'éclairage public. 6 sur les 9 quartiers ciblés ont été touchés par cette mesure, pour une facture de 1 milliard de centimes. Jusqu'à ce jour, cette agglomération semble avoir été complètement abandonnée par les pouvoirs publics. À telle enseigne que à part la saison touristique, en été, — où une grande partie des habitants quittent leur village pour louer leur logement aux touristes faute de structures d'accueil —, ce coin reste isolé presque totalement, durant le reste de l'année. Cette hibernation forcée désole les habitants de Chetaïbi, les jeunes surtout. “C'est comme si on était en famille, on se connaît tous, et rien ne vient altérer la monotonie des jours d'hiver. Il n'y a pas de divertissements, nous passons nos jours à travailler ou à discuter”, a déclaré une jeune fonctionnaire de l'APC. Dès les premiers jours de l'automne, l'isolement de Chetaïbi, perdue entre la mer et la montagne, à l'extrême nord-ouest de la wilaya, se fait cruellement sentir et la route qui serpente entre les collines fortement boisées jusqu'à Berrahal n'est plus utilisée que par les commerçants et les étudiants. C'est sa situation géographique et sa position très éloignée du réseau routier national (environ 20 km), qui entrave le développement de ce véritable paradis naturel. Une difficulté qui sera peut être contournée par le recours à l'accès par la mer, en partant du port de Annaba. Une solution cependant qui n'est pas près de voir le jour, faute de moyens, la commune de Chetaïbi étant une des plus pauvres de la wilaya. Pourtant, outre le tourisme, de nombreuses opportunités de développement s'offrent à elle, pour peu qu'elles soient encouragées et sérieusement prises en main, comme l'apiculture, une véritable manne pour la région, quand on sait que la flore recèle des spécimens hautement mellifères, selon les constatations faites par la Conservation des forêts. Cette activité, rendue possible ces dernières années dans le cadre du PNDRA, est encore très timide, et il semble que la plupart des riverains, ciblés pour la précarité de leur situation, veulent résolument tourner le dos à une des plus grandes richesses naturelles de leur commune, s'attendant plutôt, selon des déclarations faites dernièrement par un responsable, “à percevoir des aides de l'Etat sous forme de pension, au lieu de retrousser leurs manches et mettre en valeur ce véritable trésor offert par la nature.” Hafiza M.