L'UIPA souligne l'importance du rôle des jeunes dans la réalisation des ODD    ANP: inauguration du nouveau siège de la Direction centrale des carburants    Timimoun: un financement de 200 millions DA pour la réhabilitation des foggaras    L'ANPDP lance son nouveau site internet    Plus de 300 professionnels de santé lancent un cri d'alarme face au siège "cruel" de Ghaza    Agression sioniste contre Ghaza: le bilan s'alourdit à 61.722 martyrs et 154.525 blessés    L'UIPA condamne le ciblage systématique des journalistes à Ghaza par l'occupation sioniste    Foot/ CHAN 2024 : la sélections nationale intensifie sa préparation    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025) (Gr.C/ 4e journée) Guinée-Algérie : victoire impérative pour les "Verts"    Foot/ CHAN-2024 (décalé à 2025) Gr.C : le point avant la 4e journée    IATF 2025: l'Algérie vise un succès déterminant pour booster le commerce africain    La France viole les traités internationaux    L'Algérie présentera les grandes lignes de sa stratégie énergétique    Les investisseurs appelés à déposer leurs programmes prévisionnels d'importation avant le 20 août    Israël abat cinq journalistes d'Al Jazeera dont Anas al-Sharif    NA Hussein Dey : décès de l'ancien international Sid Ali Lazazi    La sélection algérienne en stage à Sidi Moussa    50 décès sur les routes et 13 autres par noyade    Clôture des travaux de la 24e Conférence des scouts arabes des mourchidate    La 13e édition bat son plein à Guelma    Un génocide révélé par les archives de la France coloniale    La bataille de «Djebel Stamboul», un haut fait d'armes de la glorieuse Guerre de libération    Education: modification de la date de la rentrée scolaire    Wilayas du centre: ouverture des marchés de solidarité pour les fournitures scolaires le 20 août    10e Conférence mondiale sur la fatwa: Belmehdi rencontre nombre de représentants des pays musulmans participants    Signature à Istanbul d'un mémorandum d'entente entre le SNEL et l'Association internationale des éditeurs de livres arabes    Cinéma: ouverture des candidatures pour représenter l'Algérie à la 98e cérémonie des Oscars    L'Algérie s'oppose fermement au projet sioniste    « Transformer ce mécanisme en levier de diversification économique durable »    Arrestation de deux suspects impliqués dans une agression à l'arme blanche contre un individu à Oum El Bouaghi    CHAN 2024 : match d'application pour les remplaçants    Hidaoui reçoit les délégations participant à la 24e Conférence des scouts arabes    Le président du HCI prend part au Caire à la 10e Conférence mondiale de Dar Al-Ifta d'Egypte    Boudjemaa met en avant les réformes structurelles et la modernisation du système judiciaire    Abdelmadjid Tebboune préside la cérémonie    Le président de la République honore les retraités de l'Armée et leurs familles    La Fifa organise un séminaire à Alger    Khaled Ouennouf intègre le bureau exécutif    L'Algérie et la Somalie demandent la tenue d'une réunion d'urgence du Conseil de sécurité    30 martyrs dans une série de frappes à Shuja'iyya    Lancement imminent d'une plate-forme antifraude    Les grandes ambitions de Sonelgaz    La force et la détermination de l'armée    Tebboune présente ses condoléances    Lutte acharnée contre les narcotrafiquants    La Coquette se refait une beauté    Cheikh Aheddad ou l'insurrection jusqu'à la mort    Un historique qui avait l'Algérie au cœur    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



La République islamique du Hezbollah
CARNET D'ORIENT (III)
Publié dans Liberté le 08 - 01 - 2006

Beyrouth, 7 janvier 2006. Il pleut pour la première fois depuis mon arrivée. Virée au faubourg de Harat Hreyk, dans la banlieue sud de Beyrouth. J'ai rendez-vous avec Wafa Hatite, chargée des relations avec la presse au Hezbollah.
Tout un périple pour trouver leurs bureaux dans ce quartier méandreux. Les portraits des fidayine tombés dans les combats contre Israël (ou contre des factions rivales ?) ponctuent le paysage. Ils sont le plus souvent associés à ceux de l'ayatollah Khomeyni, de Ali Khamenay, de Hassan Nasrallah, de Nabih Berri ou encore de Moussa Sadr, véritable icône au Liban, enlevé en Libye en 1979 et qui a pris depuis les atours d'un imam El-Mahdi dont tout le monde attend la réapparition. Des slogans à perte de vue ornent ces “zouqaq” dont beaucoup portent encore les séquelles de la guerre civile ainsi que celles des frappes israéliennes, pêle-mêle, surtout à proximité du camp de réfugiés palestiniens de Borj-Brajneh. Sur une banderole, cette sentence péremptoire de Khomeyni : “Yadjibou an tazoula israël mina el woujoud” (Israël doit disparaître !). Dans les rues, on ne jure que par la “moqawama”, la résistance. C'est la fierté des activistes chiites. Leur raison d'être. Cela leur confère une sorte de “légitimité historique”. “Tout le monde ici est armé. Il suffit d'un rien pour que ça éclate”, lance un jeune résistant en civil. On l'interroge sur Sharon. “Sharon mérite de mourir sous la torture. Qu'il aille au diable !” profère-t-il. Des magasins proposent carrément des “albissa askariya”, des vêtements militaires.
Cela dit, chaque fois que je pose la question à propos du siège du “parti de Dieu”, tout de suite, les gens se braquent. Se méfient. “Hizballah ? Ma baârif”, me répond-on invariablement d'un regard méfiant. On doit me prendre pour un “espion”. En errant dans un quartier qui s'appelle Bir-Abed, je fais une heureuse rencontre en la personne de Hassan. Hassan Arbid. Hassan est chiite. 23 ans, il travaille dans un bureau de “khadamat” : photocopies, reliures, CD (piratés ?), logiciels informatiques… À peine avons-nous échangé quelques mots qu'il s'est empressé de noter mon e-mail. “Nitrassel, mouch hik ?” insiste-t-il. J'acquiesce de bonne grâce.
Sympathisant du Hezbollah, Hassan me propose gentiment de me conduire au bureau des relations publiques du puissant parti chiite. Il pleut des cordes. Dès que la pluie s'est calmée, il m'invite à monter à l'arrière de son scooter. On file ainsi vers les bureaux du Hezbollah. On a la nette impression que le parti de Hassan Nasrallah active dans la clandestinité. Au demeurant, il n'y a pas que lui qui me donne cette impression. Avec la série d'attentats qui ont ébranlé le Liban cette année, tous les hommes politiques influents observent un profil bas. On ne les voit que sur les grandes chaînes satellitaires ou au Parlement. Un “soldat” tout de noir vêtu, armé d'une kalachnikov, nous reçoit devant le “poste de police” du parti. Car le Hezbollah est une véritable institution, un Etat dans l'Etat. “Il est même plus puissant que l'Etat”, observe Joseph Semaha, directeur de la rédaction du quotidien Assafir. Le gardien en faction m'oriente vers un immeuble alentour. C'est là que se trouve le bureau des relations extérieures. On m'introduit dans la salle d'attente. Tout de suite me sautent à la figure deux grands portraits de Khomeyni et de Khamenay. Sur une table basse est étalé un magazine, l'une des publications du Hezbollah. Je lis subrepticement en “une” : “Nihayat djazzar” (La fin d'un boucher) avec la photo de Sharon en aplat. Soudain entre une jeune fille en hidjab. C'est elle. Wafa Hatite. Très belle, très classe, elle tranche nettement avec l'image colportée sur les mouvements classés radicaux comme le Hezbollah. Wafa prend méthodiquement note de ma requête en m'expliquant aimablement que “dans le contexte actuel, il est difficile d'entrer en contact avec la direction du parti”. Elle promet néanmoins de faire quelque chose. J'avais émis le désir de faire un reportage sur le Hezbollah dans le Sud-Liban. “Mou moumkin”, rétorque-t-elle, navrée. À “Amal”, on me promet quelque chose dans ce sens. Les rivalités ont parfois leur utilité. Hassan, lui, rêve d'entrer dans la “moqawama”. Il se dit “mouqallid” de Ali Khamenay. Il n'a toutefois rien d'un intégriste “folklorique”. Physiquement, il s'habille très cool, est accro au tchat, et la tenancière de son “Internet café” préféré semble être une bonne copine. On le voit de prime abord : le Hezbollah est un parti très moderne, très puissant, avec de solides réseaux caritatifs.
Il y a un débat féroce au Liban quant à sa démilitarisation. Joseph Semaha, notre analyste, est sceptique : “Désarmer le Hezbollah ? Il ne faut pas rêver. Ça serait le démantèlement de l'entité libanaise tout entière…”
M. B.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.