RESUME : Plusieurs années ont passé. Mayssa est devenue une jeune femme et une brillante avocate. Grâce à sa mère, elle a pu ouvrir son propre cabinet. Tout a été fait selon les goûts de sa mère. Et c'est sur l'insistance de celle-ci qu'elle accepte de recevoir un client, en fin de journée. Quand Rabiha le voit, elle le trouve parfait pour sa fille. Qu'attendez-vous pour le faire entrer ? reproche-t-elle à la secrétaire. - Veuillez me suivre, dit cette dernière au client. Elle le mène au bureau de Mayssa et ferme la porte derrière eux. Quand elle revient, elle remarque que Rabiha la regardait d'un air étrange. - Qu'y a-t-il madame ? - Est-ce dans vos habitudes de discuter avec les clients ? La secrétaire répond que non. - Je fais seulement mon métier, madame, lui dit-elle. Je réponds aux questions et parfois, je me renseigne. - Que savez-vous sur lui ? - Rien ! Maintenant que votre fille a accepté de le recevoir, vous n'avez qu'à lui demander, dit Zohra. Elle en saura plus que moi, sur lui. Rabiha doit attendre près d'un quart d'heure. Quand sa fille ouvre la porte du bureau, elle se précipite vers elle. Le client est avec elle, prêt à partir. - Il reste du café, pourquoi ne l'invites tu pas à en prendre ? lui dit-elle. - Avec plaisir, répond le client tout souriant. Rabiha qui ne s'attend pas à ce que sa fille la présente, tend la main. - Madame Rabiha, la maman, ajoute-t-elle tout en l'invitant à s'asseoir d'un geste de la main. - Lotfi D., un client à votre fille, répond-il alors qu'elle se charge de lui servir une tasse de café. - Avec ou sans sucre ? - Deux sucres. Rabiha lui remet la tasse et s'assoit en face de lui. Elle ne prête pas attention à sa fille qui la foudroie du regard. Cette fois, elle ne se contente pas de le regarder, elle le scrute de la tête aux pieds. Il est de taille moyenne, légèrement enrobée. C'est un détail qui passe presque inaperçu vu qu'il a un visage aux traits réguliers. Quand il sourit, il se dégage un tel charme qu'elle se demande comment sa fille n'a pas pu le voir. - Pourquoi tu ne t'assoies pas ? dit-elle à Mayssa. Après cette longue journée au tribunal, tu as besoin de repos. - J'aurais tout le temps une fois rentrer à la maison, répond-elle. J'ai encore à faire. Pourquoi ne rentrerais-tu pas nous préparer le dîner ? - J'ai tout préparé avant de venir ici, lui assure Rabiha. Si vous n'avez personne qui vous attend, je vous invite à dîner, ajoute-t-elle à l'intention de Lotfi. - Maman ! s'écrie Mayssa, scandalisée, ne parvenant pas à comprendre ce qui arrive à sa mère. - Je ne le voulais pas le forcer, réplique cette dernière. C'est juste une invitation de bon cœur. S'il n'est pas attendu. - C'est très gentil. Une autre fois, dit Lotfi, ne répondant pas à la question. Merci pour le café. Il prend congé d'elles. Mayssa attend que la secrétaire soit partie, pour reprocher à sa mère son comportement. - Tu me fais honte, maman ! C'est un client. Pourquoi l'as-tu invité ? - Ce n'était qu'une tasse de café. - Tu le voulais aussi pour le dîner, tu peux me dire pourquoi ? lui demande Mayssa. - Comme ça ! Il m'a l'air bien, dit Rabiha. Quelque chose me dit qu'il est vraiment bien. Au fait, pourquoi a-t-il besoin de toi ? Il veut divorcer ? Mayssa sourit et la rassure. - Non ! Et il est père de deux garçons, ajoute-t-elle. Et il est heureux en mariage. Rabiha se lève et se détourne, pour qu'elle ne voie pas son air dépité. (À suivre) A. K.
