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Les boulangers en difficulté
Un métier en mal de professionnalisation
Publié dans Liberté le 20 - 03 - 2006

“C'est une période dure pour les boulangers. Ils sont obligés de faire dans la quantité pour s'en sortir. Rien que dans ce secteur, nous étions six boulangers. Trois ont fermé et c'est tout récent”, dit M. Ancer, boulanger près du marché Nelson, à Bab El-Oued. Effectivement, si les apparences donnent à penser que nos boulangers respirent la prospérité comme le laissent supposer leurs présentoirs bien achalandés, eh bien, celles-ci sont une nouvelle fois trompeuses. “La corporation des boulangers est en crise. Nous sommes en train de perdre ce métier”, confirme M. Maâmar Hentour, président du Comité national des boulangers. D'abord, constate-t-il, “il n'y a quasiment plus d'artisans boulangers, et pour cause. Il n'existe aucune école de formation spécialisée en boulangerie. Nos boulangers se forment sur le tas”. Absence de formation mais aussi et, surtout, absence de perspectives avec toutes les charges qui pèsent sur le boulanger contre un prix inflexible.
Autant de griefs qui expliquent les récentes grèves de nos pétrisseurs attitrés. “Il y a un gros manque à gagner pour les boulangers. Nous sommes le pays où le pain est le moins cher au monde. Pour la même baguette de 250 g, chez notre voisin, le Maroc, elle coûte l'équivalent de 15 DA. Nous avons calculé que le prix de revient de la baguette est de 11,95 DA, sans inclure la marge bénéficiaire. Le prix continue d'être administré sans tenir compte du prix réel des intrants. Les boulangers sont en train de manger leur capital. Les charges fiscales et parafiscales les ont ruinés. Ils ont fait du social et ça continue”, dit M. Hentour, avant d'ajouter : “Avec la mécanisation de la profession, il faut des investissements lourds pour avoir du bon matériel. Il faut 700 à 800 millions de centimes pour avoir un équipement potable.” Il ne faut pas s'étonner, dès lors, que la plupart des boulangers se mettent systématiquement à la viennoiserie, à la pâtisserie et à la “karantita” pour entrer dans leurs frais.
Ajouter à cela la concurrence déloyale d'un marché jugé “sauvage” : celui des trottoirs. “Il y a trop d'anarchie. Le pain se vend sur la voie publique au mépris des conditions élémentaires d'hygiène. C'est inadmissible. Il faut réglementer la vente du pain. C'est un produit de large consommation. Il faut en limiter la manipulation”, martèle M. Hentour.
Autre couac : les artisans boulangers se plaignent de n'avoir pas une grande liberté de création vu qu'ils n'ont le plus souvent qu'un seul type de farine comme matière de base. Et ceux qui font l'effort de varier leurs produits se démènent dur pour trouver les bons fournisseurs. Pour résumer : les boulangers rejettent la balle sur les meuniers qui ne feraient qu'un seul type de farine (y compris les Eriad). Les meuniers, de leur côté, rejettent la balle sur les importateurs de blé – l'Oaic en tête –, leur reprochant de les conditionner quant à la qualité de blé importé. Sans compter le phénomène de la contrebande qui s'adonnerait à un trafic de la farine, notre farine nationale, de la bonne farine subventionnée, du côté de nos voisins marocains. Et le consommateur dans tout cela ? Il n'a pas son mot à dire, surtout depuis que l'Etat s'est totalement désengagé du secteur, se contentant de plafonner le prix du pain ordinaire (7,50 DA) et du pain amélioré (8,50 DA). Tout le reste est du domaine de la jungle…
A retenir…
- En Algérie, on compte entre 16 000 et 17 000 boulangers.
- Plus de 800 boulangeries – pâtisseries nouvelles ont ouvert depuis l'an 2000.
- L'Algérien est le plus grand consommateur de pain du bassin méditerranéen à raison de 900 gr/tête/jour (trois baguettes et demie). Certains professionnels contestent toutefois ce chiffre et situent la consommation réelle du pain autour de 500 gr/tête/jour.
- L'Algérie est le plus grand importateur de blé après l'Egypte. En 2005, 5 563 512 tonnes de blé ont été importés pour une valeur de 1,009 milliard de dollars. Parmi cette quantité importée, on note 2,6 millions de blé tendre utilisé dans la farine de panification pour 411,274 millions de dollars.
- L'Algérie importe chaque année une moyenne de 22 000 tonnes de levure de pain (dont le français Lessafre est le principal fournisseur).
- Il y aurait quelque 320 minoteries en Algérie, toutes privées, à l'exception des Eriad (chiffre contesté par certains meuniers).
- Selon une enquête sur les dépenses des ménages réalisée par l'ONS en 2000, le budget alimentation et boissons occupait 44,60% des dépenses globales des ménages. En numéraire, c'est 682,6 milliards de DA (contre 108, 9 milliards de DA en 1988). La moyenne de dépenses alimentaires par tête est passée de 4 657 DA en 1988 à 22 255 DA en 2000.
M. B


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