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“L'université de Béjaïa doit être la locomotive du développement local”
Djoudi Merabet, recteur de l'université de Béjaïa, à liberté
Publié dans Liberté le 16 - 05 - 2006

Avec un pragmatisme anglo-saxon, le recteur de l'université de Béjaïa fait un constat sans concession de la situation de l'université. Non sans optimisme, puisque c'est à partir de Béjaïa qu'il entame la réforme selon un schéma innovant et une vision futuriste intégrant l'université dans la sphère de développement économique. Dès la mise en place du dispositif, conscient des besoins des entreprises locales et nationales, le recteur élabore une stratégie de réponse, à travers des formations adaptées, sur les nouveaux métiers.
Liberté : Présentez-nous brièvement l'université de Béjaïa
M. Merabet : L'université de Béjaïa aujourd'hui, c'est 22 800 étudiants en graduation, 693 en post-graduation, 690 enseignants permanents et 373 ATS répartis sur deux campus. C'est aussi une université où on a investi plus de 7,8 milliards de dinars, dont 5,6 ces cinq dernières années. Vous remarquez qu'un intérêt particulier est accordé par l'Etat au développement de l'université.
Par ailleurs, l'université de Béjaïa fonctionne aujourd'hui avec 4 facultés (sciences et sciences de l'ingéniorat, science de la nature et de la vie, droit et science économiques, lettres et sciences humaines). Il est important de signaler que le dossier portant restructuration de l'université de Béjaïa est approuvé par le conseil d'administration et il est soumis au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique.
Pourquoi restructurer l'université maintenant. Est-ce que cela vous apportera quelque chose ?
J'aimerais vous dire que nous avons évalué l'université de Béjaïa, nous connaissons nos faiblesses et nos points forts. Nous sommes convaincus de la nécessité du changement. Changement dans notre système de gestion, dans notre façon d'enseigner et d'apprendre, enfin de l'urgence des réformes. C'est après deux ans de mise en place de la nouvelle formule des enseignements licence-master-doctorat (LMD), que nous avons proposé la restructuration de l'université. En introduisant de nouvelles offres de formations et en voulant optimiser le fonctionnement qu'il est devenu nécessaire le dimensionnement et la création de nouvelles facultés et instituts.
Pourquoi la réforme à l'université de Béjaïa ?
L'université de Béjaïa est engagée dans la réforme parce qu'elle est consciente et souhaite une formation de qualité pour une meilleure insertion professionnelle, une formation pour tous et tout au long de la vie ; une autonomie de l'université sur la base de la bonne gouvernance et son ouverture au monde. En réalité, nous avons l'ambition de créer une nouvelle université vivante et moderne à l'écoute de son environnement et ouverte au monde.
En plus, permettez-moi de vous dire que la réforme n'est pas imposée. Il s'agit d'un engagement de l'établissement sur la base d'un cahier des charges des offres de formations. L'établissement est le seul responsable des offres qu'il propose. Concernant l'université de Béjaïa, le travail de préparation à l'entrée — je dis bien à l'entrée — dans le dispositif LMD a exigé de nous des efforts considérables dans tous les domaines (infrastructures, équipements pédagogiques et scientifiques, informatisation, bibliothèques, visio-conférences, audiovisuel, E-learning, réseaux intranet/internet à haut débit, etc.) Une fois tous ces outils de base mis en place, nous avons présenté le premier cahier des charges en 2004 pour les domaines de Mias, ST, SM et langues, et nous étions très heureux d'être admis dans un premier groupe de 10 établissements. La commission nationale d'habilitation avait accepté nos offres parce que nous remplissons tous les critères de performance requis. La mise à niveau de l'université aux normes internationales et la certification restent notre préoccupation quotidienne.
Comment y arriver ?
Nous avons fait un grand travail de réflexion au niveau de l'université de Béjaïa, que nous avons intégré dans notre plan de restructuration. La première démarche est la mise en place d'une pédagogie active où l'étudiant est un acteur de sa formation et l'équipe pédagogique un soutien, un guide et un conseil qui l'accompagne tout au long de son parcours de formation. La deuxième, c'est la mobilisation et l'adhésion de toute la famille universitaire. La troisième c'est le renforcement de nos réseaux intérieur et extérieur (conventions avec les entreprises locales, régionales, nationales, collectivités locales et les universités à travers le monde). La quatrième c'est de créer une nouvelle dynamique de montage financier avec tous les acteurs directs et indirects qui permettra d'aller vers une dynamique de compétitivité et d'excellence. Permettez-moi de terminer la réponse à votre question en disant qu'il n'est pas facile de passer d'une culture de l'assistanat et de la soumission à une culture de la création, de l'innovation avec une dynamique entrepreneuriale.
La professionnalisation est-elle possible à l'université ?
L'université a pour objectif la production du savoir, sa conservation et sa transmission. C'est le seul lieu où on est payé pour être intelligent. Alors pourquoi ne pas être professionnel à l'université ? Faut-il continuer à former des ingénieurs sans pratique et incapables de créer leur entreprise et leur emploi ? Permettez-moi de vous dire que ce débat fait déjà partie du passé. La réalité aujourd'hui, c'est de parler exactement de compétence, d'innovation et de création.
Avez-vous des projets dans ce contexte ?
Oui, nous avons lancé un projet de coopération européen, Tempus Meda, sur la mise en place d'une plate-forme de création et d'innovation et entrepreneuriale qui a rassemblé des universités espagnoles, françaises, les écoles des mines de France et des universités italiennes ; et nous allons même vers la mise en place d'incubateurs d'entreprises, un technopole, à Béjaïa. Et ce qui est intéressant chez nous, c'est que nous avons associé les entreprises locales, les collectivités locales et l'université pour la mise en place de ces incubateurs. Evidemment, nous conclu toute une série de conventions avec les intéressés, y compris l'Ansej et une dynamique avec les banques locales pour pouvoir passer à ce stade d'incubateurs et financer des projets de création de micro-entreprises qui vont permettre à cet étudiant formé de devenir lui-même créateur de richesses. En fait, il s'agit de passer à une nouvelle génération de détenteurs de capital.
C'est pour cela que nous avons dit que l'université de Béjaïa doit être la locomotive du développement local et de la région. Cela obéit au principe qu'elle doit être la locomotive de la société. Pour cela, nous avons essayé d'adapter nos formations aux besoins du secteur économique. L'implication de l'université dans l'environnement local et régional s'explique par la signature de 17 conventions de coopération internationale, 42 conventions de financement de thèses de recherche par les entreprises, à raison de 10 000 DA par mois et par impétrant. Je peux citer Cevital, EPB, Somacob, Amimer Energie et autres. Il va sans dire que nous sommes convaincus que la conjugaison de tout ce travail va se répercuter positivement sur le développement de la recherche d'un côté, l'amélioration de la qualité de la formation, de l'autre, et l'insertion des jeunes diplômés dans le monde du travail d'une façon simple pour leur permettre de créer leurs propres entreprises.
Nous avons tissé un important réseau avec le monde associatif. Là, le travail n'est pas facile. Avec la transparence et la visibilité, l'université essaie d'orienter, sinon de corriger certaines choses dans le monde associatif et récupérer certains terrains perdus, car pris en charge par certaines associations à caractère un peu discutable. La majorité des licences professionnelles sont montées avec les universités étrangères et les entreprises, régionales et nationales. C'est pour ça qu'il n'y a aucun doute sur le résultat des produits de formation.
Pourquoi justement le choix des conventions ?
Nous avons identifié nos faiblesses et les entreprises les leurs, notamment en maintenance, gestion et management. Notre rapprochement a fait que nous avons compris qu'il fallait accompagner les entreprises dans l'identification de leurs problèmes. Cette opération a permis l'installation d'un climat d'échange et de confiance qui a permis une première évaluation des compétences et de l'approche professionnelle. On n'est pas dans une relation “thebni ouan' habek”, mais une relation “donnant- donnant” qui est évaluée. L'université répond aux préoccupations de l'entreprise par la formation des compétences, le perfectionnement de ses cadres, par la recherche et le développement. L'entreprise pour se développer nécessite une dynamique de recherche que l'université apporte. À BéjaIa, nous avons la chance d'avoir des entreprises qui sont véritablement citoyennes et une université disposant des moyens nécessaires au développement. Quand je parlais d'incubateurs, dans deux ou trois ans, nous parlerons de technopole et nous irons vers les pôles d'excellence. Les besoins des entreprises vont en augmentant et elles auront besoin, tout comme le reste du pays, de compétences. Il faut donc passer à un autre stade de projets. Nous projetons avec nos partenaires du secteur économique de mettre en place une structure de formation d'élite dans certains domaines. Une relation forte entre l'université, locomotive de la société, l'entreprise créatrice de richesses et les collectivités locales sera au cœur de ce pôle.
Comment rentabiliser ces équipements ?
Quand la dynamique des travaux des étudiants orientés vers les préoccupations des entreprises est en place, l'étudiant doit pouvoir utiliser ces infrastructures, même après avoir obtenu son diplôme. On parle de problème de sécurité. Je dis non.
Le problème se pose quand justement les lieux sont vidés. Quand il y a une vie scientifique à l'université, cela veut dire qu'il y a sécurité. Par ailleurs, il faut qu'il y ait une symbiose entre l'université et la ville. C'est le rôle des collectivités locales de mettre les transports en circulation pour que la ville vive jusque tard dans la nuit. Il n'y a qu'en Algérie où à 20h, il n'y a plus personne dehors. Cela veut dire que ces espaces vides seront occupés par d'autres.
D. B.


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