L'Algérie veut développer ses propres moyens de détection et de surveillance radar notamment pour le contrôle du territoire et des frontières. Le ministère de la Défense nationale promeut, dans ce cadre, la passerelle entre les mondes militaire et civil en matière de recherche. Si les contrats d'armements ont été signés avec les principaux partenaires de l'Algérie, le MDN développe dans le même temps une technologie et une expertise algériennes à travers l'industrie militaire. Elle s'accompagne d'une ouverture sur la société scientifique algérienne. À l'image du 3e séminaire sur les “Systèmes de Détection : Architecture et Technologies “DAT 2006””, qui s'est ouvert hier à Alger, réunissant les chercheurs du Commandement des forces de défense aérienne du territoire (CFDAT) et les représentants des structures nationales de recherche. Pour le général Ali Baccouche, Commandant des forces de Défense aérienne du territoire, ce séminaire vise à “stimuler la recherche” et représente une opportunité pour “s'informer sur tous les domaines ayant trait aux systèmes de détection et à leur mise en œuvre”. La passerelle avec le monde universitaire est d'autant plus nécessaire. La recherche scientifique est, selon le général Baccouche, un domaine auquel “le ministère de la Défense nationale, à travers ses structures spécialisées, attache un intérêt croissant, suscité par le développement fulgurant de la technologie et accorde la priorité au savoir et au savoir-faire”, dans un monde où, a-t-il souligné, “la science est synonyme de développement et de prospérité des sociétés”. Au programme, “les techniques radar et traitement du signal, les antennes adaptatives et hyperfréquences, l'imagerie radar et reconnaissance des cibles, la théorie de l'information, cryptographie, codage et transmission de données et la commande robuste et adaptative des systèmes”. Il s'agit entre autres des radars et des satellites… D'autant que ces technologies sont importantes pour le contrôle et la surveillance du territoire national mais également des frontières. L'Algérie s'est d'ailleurs engagée dans un vaste programme. Celui d'installer un vaste réseau de surveillance électronique des frontières terrestres pour lutter contre l'immigration clandestine et la contrebande sous l'égide de la Gendarmerie nationale et principalement des gardes-frontières. L'ANP a également développé des technologies où une industrie militaire qui lui sont propres. L'entreprise de construction aéronautique développe par exemple des avions construits entièrement par des compétences algériennes. Trois types d'avions sont produits par cette entreprise relevant du MDN : le Firnas 142, Safir 43 et le X-3A. Ces appareils sont à usage civil et militaire. Le Safir 43 a été construit au profit du commandement des Forces de Défense aérienne du territoire. Il s'agit également d'un enjeu stratégique. Si la puissance d'une nation dépend de “son potentiel scientifique et technologique”, dira le CFDAT, “sa réelle indépendance dépend de son niveau de maîtrise des technologies et du niveau du savoir-faire détenu par son actif humain”. D'autant que celle-ci permet également une autonomie certaine, en tant que pays, à avoir le contrôle de son territoire que ce soit par terre, mer ou ciel. En maîtrisant la technologie et son savoir-faire, le pays devient moins dépendant à la technologie extérieure même si celle-ci reste quoi qu'il arrive et en l'état actuel des choses, nécessaire à l'ANP. Samar Smati
