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Et la vie reprend au Palais du gouvernement...
Quatre jours après l'attentat
Publié dans Liberté le 15 - 04 - 2007

Plus d'une dizaine d'entreprises publiques et privées sont à pied d'œuvre pour retaper l'édifice. Elles ont un délai de 15 jours pour effacer les stigmates du drame.
Dehors, des policiers sur les dents et sur les nerfs, dedans, une fourmilière d'ouvriers affairés. À l'un des étages du Palais du gouvernement, trois femmes, sans doute des employées, examine l'ampleur des dégâts. Leurs têtes s'affichent dans le cadre d'une fenêtre nue. Plus haut, au dernier niveau, des rouleaux de film plastique transparent remplacent les vitres, happées par le souffle de la bombe. Sans les gravats qui le cernaient mercredi, le palais a l'air d'une dépouille. Sur sept étages, l'aile nord est une succession d'ouvertures béantes et sombres. Les voilages sont secoués par la brise. En bas, devant le portail, une rangée d'emblèmes nationaux flotte aussi au vent.
Les drapeaux tout neufs viennent d'être plantés, à quelques pas du passage du kamikaze. “Voyez-vous ce que les traîtres ont fait”, lance une femme. Extirpée de la file des passants, elle prend à témoin des agents de la Protection civile, postés devant leur caserne. L'unité partiellement touchée est située face au siège du Premier ministère. Derrière les barrières de police érigées à sa proximité, les badauds font une pause.
Leur regard surpris retombe dans une expression d'abattement et de colère. “Celui qui a fait ça est un animal”, lâche un couple en cœur. Tourisme morbide ou pèlerinage, les Algérois toutefois sont peu nombreux à se rendre sur les lieux de l'attentat. À l'instar de tous les commissariats, le siège de la sûreté urbaine, sis à l'avenue du Docteur-Sâadane, est barricadé.
À son niveau, sont dressées les premières palissades délimitant le périmètre de sécurité, mises en place par la Direction générale de la Sûreté nationale pour isoler le Palais du gouvernement.
Sur les hauteurs du Télemly, à la limite du stade Ouaguenouni et à l'embouchure de la rue des Quatre-Canons, d'autres barrières cadenassent l'aire sinistrée. Les voitures de police et de la Protection civile y défilent sans cesse.
Les journalistes indésirables !
De son côté, le personnel des entreprises sollicitées pour retaper l'édifice est astreint à des autorisations. Des badges sont également délivrés. Mais pas aux journalistes ! Bien que munis de leur carte professionnelle, ils sont rabroués sans ménagement. Des clichés de la bâtisse sont confisqués. “Même les gens de la télévision ont été refoulés. Ce sont les ordres !” justifie un agent. Pendant ce temps, les ouvriers en masse consument leurs forces à rendre vie au palais. Les coups de marteaux intensifs révèlent une cadence effrénée. Le chantier est énorme. Plusieurs entreprises, Cosider en tête, sont à pied d'œuvre depuis trois jours. Les sociétés publiques, dont les Epic dépendant de la wilaya d'Alger comme l'Erma, Edeval, Net-Com… sont appuyées par des boîtes privées. Le patron de Revêtement Plus, spécialisée dans le génie civil, vient de faire sa première visite sur le site. La direction des moyens généraux du Premier ministère lui a affecté le deuxième étage. “La structure est solide, mais les faux plafonds et les murs en préfabriqué n'ont pas tenu le coup”, observe l'entrepreneur. Avec ses 20 ouvriers, il était en mission au Théâtre de verdure quand les services de la wilaya lui ont demandé de rejoindre les équipes de travail au palais. ADN Construction est la dernière arrivée. Elle doit prêter main-forte aux sociétés chargées du revêtement des sols et de la réfection électrique. “On nous a appelés ce matin”, révèle son jeune propriétaire. Après quelques conciliabules avec les policiers et d'incessants appels à partir de son téléphone portable, il franchit la barrière de sécurité. Dans une bonne partie de la bâtisse, le courant électrique n'est pas encore rétabli. Les différents intervenants opèrent selon des priorités.
Comment faire oublier l'horreur ?
Aussitôt après le départ des éléments de la Police scientifique et des artificiers mercredi, les agents de nettoyage sont venus prêter main-forte aux agents de la Protection civile. Les bouts de ferraille, les gravats et les débris de verre répandus sur la chaussée ont disparu. Les flaques de sang aussi. Au milieu du bitume lavé à grande eau, trône le jet d'eau illustre. Il est encadré par une floraison printanière verdoyante. Une main experte a chassé la suie sur les feuilles. Encore ce samedi, un escadron de pompiers est mobilisé dans l'enceinte de la chefferie du gouvernement. À 13 heures, les hommes de feu apparaissent. Sous leurs casques rutilants, ils ont les traits tirés. Ils rejoignent la caserne pour déjeuner. Au menu, des sandwichs. D'autres contingents d'ouvriers font aussi un break, mais sur place. Ils avalent rapidement des casse-croûte. Les entreprises les plus importantes comme Cosider organisent des rotations. Le travail se poursuit de nuit également. Car il faut faire vite ! Pour le moment, les équipes sont concentrées sur les endroits les plus endommagés, comme ce bureau d'ordre où le kamikaze a logé sa voiture. Du ciment gris encadre la porte. Au- dessus, des rangées de briques sont entassées. Plus haut, des filets verts sont déployés pour dissimuler les remparts encore abîmés. Cet accoutrement tranche avec l'entrée protocolaire épargnée. Dans la cour, une foule bigarrée se profile. Renseignements pris, il s'agit de quelques familles de victimes. De leur côté, les employés arrivent par grappe. Ils accèdent à l'édifice par la porte latérale, située sur l'avenue du Docteur-Sâadane, à proximité de la salle de spectacle Ibn-Khaldoun. “Je n'étais pas là mercredi”, assure un des policiers affectés au niveau de la réception.
Quelques cadres en costume franchissent le portique de sécurité. Les visages sont graves. Certains ont perdu des collègues. Le film de ce mercredi noir défile encore sous leurs yeux. L'esplanade du palais avait servi d'issue de secours pour l'essentiel des fonctionnaires et des passants. Leurs pas et leurs cris résonnent encore sur les marches désertes. Envahi par les blessés, en l'espace de quelques minutes, le parvis est redevenu cette zone rouge que le terrorisme a plongé dans l'isolement. Des policiers armés sont affectés à la surveillance de ses accès 24h/24. Ils sont là depuis deux décennies. Mais personne ne sait quand ils s'en iront…
Samia Lokmane


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