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“Il faut cesser de parler de guerre sainte”
Trois questions à Malek Chebel
Publié dans Liberté le 19 - 04 - 2007

Âgé de 53 ans et né à Skikda, Malek Chebel est un anthropologue prolifique. Ses nombreuses publications lui ont valu une renommée internationale, notamment en France où il vit. Parmi ses œuvres les plus connues, l'Islam et la raison, Manifeste pour un islam des lumières, le Dictionnaire amoureux de l'islam et le Kamasutra arabe.
Liberté : Inconnus dans son histoire, notamment durant la guerre d'indépendance que les islamistes assimilent à du djihad, l'Algérie découvre les kamikazes. Comment en est-on arrivé là ?
Malek Chebel : Ce sont les choix stratégiques d'Al-Qaïda qui ont ramené les choses sur cette question. Il y a un travail au corps sur ces jeunes effectué depuis plusieurs années. On est dans un processus paramilitaire de formation. Du point de vue de l'islam, le sunnisme interdit le suicide. Il ne le retient pas comme moyen d'action pour le djihad. Le kamikaze est d'abord un chiite. Dans le dogme chiite, il y a une vision du monde qui se fonde sur la martyrologie, sur le fait que le martyr a sa place auprès des anges dans l'au-delà et à partir de là, il y a justification de l'acte suicidaire tel qu'il est préconisé par les mollahs dans le cadre d'une guerre qui, en aucun cas, ne peut être juste dans la mesure où le kamikaze cible des civils qui sont musulmans. Il faut déjà cesser de parler de guerre sainte. Il n'y a aucune guerre qui peut être sainte. L'association des deux mots est un abus de langage et même un abus de pouvoir.
Que ce soit Al-Qaïda, le GSPC, le GIA ou autre, les groupes terroristes arrivent quand même à justifier leurs actes en se référant au Coran ou à la Sunna. N'y a-t-il pas un hiatus qu'il faut lever ?
C'est un vrai problème. Les terroristes arrivent effectivement à toujours trouver un verset ou un hadith qui, à leurs yeux, justifie leurs actes. Ils oublient que le cadre historique a changé. L'islam n'est plus en phase d'expansion. Les conditions du djihad ont changé. Lu de façon littérale, le Coran peut ne pas apparaître indemne. La notion de djihad doit être maniée avec beaucoup de prudence.
Quelle est la solution pour éviter que ce phénomène prospère sur le terrain de la misère sociale et de l'ignorance comme on l'a vu avec le jeune qui s'est fait exploser contre le Palais du gouvernement ?
La situation mérite une lecture politique. Il y a une solution à plusieurs niveaux. Il faut d'abord un bon diagnostic de la part de ceux qui sont au centre de commande. Il faudra ensuite choisir une méthodologie et s'y tenir, choisir les hommes et mettre en place les moyens de mise en œuvre. On n'est plus dans le jeu enfantin du “qui tue qui ?” Qu'est-ce qui amène un type planqué aux confins du Pakistan et de l'Afghanistan à téléguider des jeunes de chez nous ? Il faut engager toutes les forces (les politiques, les hommes de religion, les confréries, la famille) dans ce travail de nettoyage. Se posera ensuite la question de savoir si les uns et les autres vont accepter ce nouveau deal. C'est-à-dire de faire la politique autrement.
Y. K.


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