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L'été des oubliés de Constantine
plage pour les plus chanceux et cafés et shopping pour les sédentaires
Publié dans Liberté le 27 - 08 - 2007

Les plus chanceux sont ceux qui, dès les premières heures du week-end, se ruent sur les plages de Skikda, Jijel, Collo ou encore Annaba, dans une longue procession. Ils y restent jusqu'à des heures tardives et l'ambiance leur fait oublier les longues journées de la semaine où travail rime avec fatigue, routine et canicule.
En dépit de la présence de quelques infrastructures de base dans les quelques agglomérations censés abriter d'importantes manifestations “variées”, l'on assiste depuis plus d'une décennie, à l'exception des “soirées ramadhanesques”, à une simple et récurrente exposition de livres. Pourtant, il a suffi que les responsables locaux de la commune d'El Khroub mettent en place un programme varié de soirées au profit d'une population et particulièrement une jeunesse en mal de distraction, sous le thème “Les nuits de Massinissa”, pour que l'intellectuel accuse Constantine l'officiel de vouloir porter atteinte à un “patrimoine culturel”, donnant lieu à une énième polémique sans aucun fondement. Même quand il s'agit de mettre à profit des moyens colossaux aux fins de sortir de cette léthargie “forcée”, on bute sur des idées archaïques de ces pseudos “ouled bled”. Mais, voilà, le mal est fait et le défaitisme des années précédentes s'installe encore une fois au sein d'une population pour qui “passer des vacances en dehors de Constantine devient carrément un luxe”. Les plus chanceux sont ceux qui, dès les premières heures du week-end, se ruent sur les plages de Skikda, Jijel, Collo ou encore Annaba dans une longue procession. Ils y restent jusqu'à des heures tardives. L'ambiance leur fait oublier les longues journées de travail qui riment avec fatigue, routine et canicule. Les plus nantis se ruent sur les agences de voyages pour des destinations diverses dont la plus prisée est la Tunisie. Quitte à y rester six jours. L'essentiel, c'est de “changer d'air”, car c'est toute une ville qui ne veut plus subir les effets d'une conjoncture qui veut la faire capituler.
Et c'est Fella Ababsa qui a donné “la note”, jeudi dernier, à une vie insipide en envoûtant avec sa voix rauque un public venu en très grand nombre l'applaudir. Plusieurs autres chanteurs, dont les non moins célèbres Rayna Raï, se succéderont sur la scène du théâtre durant plusieurs nuits et ce, jusqu'au 31 août prochain. À ce timide réveil des festivités, en plein été, l'administration doit suivre pour ne pas rester à la traîne en renforçant le transport, les infrastructures d'accueil mais également en matière d'hygiène et d'entretien. “Constantine donnerait le vertige à plus d'un, mais elle est sale. C'est scandaleux !” lance un touriste allemand que nous avons rencontré dans les ruelles exiguës de la vieille ville. Marié à une Suisse d'origine algérienne, Walt vient pour la première fois en Algérie et il s'est très vite fait aux us et coutumes des Constantinois. Cependant, il préfère de loin les couleurs et l'agitation, à peine descriptible, de la Coquette à la sobriété et à la discrétion de Constantine. Surtout en plein milieu du mois d'août où tout devrait s'accélérer avant une rentrée sociale qui s'annonce encore plus “caniculaire”.
Heureusement que Les hommes ont leurs cafés !
Au terme d'une journée harassante sous un soleil de plomb, la vie nocturne dans la ville du Vieux Rocher se limite, malheureusement, à l'ambiance qui règne dans les cafés et les cybers où seuls les hommes, “s'il vous plaît”, sont acceptés. Dès les premiers jours du mois de juin, les cafés de la ville et de ses agglomérations donnent un nouveau coup de fouet au décor et aux façades de leurs commerces dans le but d'attirer le plus de clientèle. Certains ont même procédé à l'installation de climatiseurs, objet très convoité en ces mois de canicule, alors que d'autres sous-louent des espaces aérés et ont vite fait de placer des parasols hauts en couleur.
On ne lésine pas sur les moyens car, dans ces cafés, on a carrément dressé des tables pour les mordus des jeux de cartes et autres dominos. Et ils sont nombreux, issus de divers milieux socioprofessionnels, à veiller jusqu'à des heures très tardives de la nuit. Juste au moment où “lehoua y'tharek” (juste au moment où il y a un peu de brise), les cafés sont pris d'assaut. Les discussions de cette population hétéroclite se limitent au foot ou encore à la hausse des prix de la pomme de terre, surtout que le mois sacré approche.
…Et les femmes leur shopping
Oh, les femmes ! Cette belle frange de la société. Dès 9h, alors que la température n'est pas encore montée, elles se ruent vers l'avenue du 19-Juin (ex-rue de France), où se faufiler dans un fourmillement humain à peine croyable tient du véritable exploit. De tout âge, elles assiègent les magasins appelés “Souk Dubaï”, qui pour acheter, qui pour re-acheter des robes, hidjab, khimar et sous-vêtements proposés à des prix défiant toute concurrence. Le shopping, surtout depuis “l'invasion jaune”, leur apporte beaucoup de plaisir, en cette période de fête.
Pour les futures mariées, ce sont de véritables cavernes d'Ali Baba, vu les costumes chinois et les robes du Moyen-Orient qui sont exposés et qui ravissent la vedette au costume constantinois. Midi, malgré une hygiène douteuse et un contrôle inexistant, vous ne trouverez plus une place dans les gargotes ou pizzerias. Les femmes se sont déjà appropriées les lieux depuis longtemps et elles ont gagné du terrain, car, chose curieuse, très peu d'hommes oseraient s'aventurer au centre-ville.
Vers 13h, fatiguées, en sueur, chargées de paquets et de sacs en plastique, traînant leurs enfants exténués par la chaleur, elles se précipitent vers les taxis, sevrées, aujourd'hui, mais impatientes de revenir pour ne pas rater “l'arnaque” du lendemain. “Que voulez qu'on fasse. Faire les magasins est la seule distraction qu'on puisse se permettre”, nous dira Amira d'un ton sarcastique. Et d'ajouter : “Autant être dans le désert de Nairobi, ce serait la même chose. Chaque année qui passe, on se laisse vivre, espérant que la prochaine saison sera différente, mais on se leurre. Cela ne changera jamais, tant que les mentalités archaïques continueront à dicter tous nos faits et gestes”, lance-t-elle. Son amie Leïla partage le même avis.
“Je travaille dans le cadre du filet social. Alors, dès que je termine mon travail, je vais faire du shopping, pour me changer les idées avant que la journée ne recommence avec son train-train habituel”,
dira-t-elle.
“Couvre-feu” des commerçants à 18h !
Il faut savoir que même si Amira et Leïla n'ont d'autre choix que de faire les magasins pour passer le temps, en plein mois d'août, elles doivent, néanmoins respecter le “couvre-feu” décrété par des commerçants qui baissent rideau à 18h. “Parfois, ils commencent à emballer leur marchandise alors que les clients sont encore à l'intérieur du magasin. Si on était en hiver, on comprendrait, mais nous sommes en été, la saison où les jours sont les plus longs de l'année. Et c'est l'occasion où jamais où la ville devrait sortir de son marasme, mais c'est le contraire qui se passe”, nous dit-on. Pendant que les autorités sont sur une dimension surélevée avec leur tramway, téléphérique et autre autoroute Est-Ouest, le citoyen constantinois demande que sa cité soit prise en charge, qu'il y ait une réflexion sur l'organisation de vrais spectacles… sur les occupations des enfants… et sur les activités des adolescents, par la construction d'aires de jeux, stades, piscines, centres de loisirs de proximité et enfin des espaces verts pour les parents qui ne partent pas en vacances leur permettant ainsi de sortir en famille au lieu de les voir affalés sur les trottoirs comme de vulgaires squatteurs jusqu'à épuisement.
Parc d'attractions de Djebel El Ouahch… l'énigme !
D'aucuns pensaient qu'un jour le parc d'attractions de Djebel El Ouahch serait fermé durant toutes ces années sans que les autorités lèvent le petit doigt pour “faire bouger les choses”. Pourtant son parc naturel constitue un vecteur porteur pour la relance du tourisme local. L'insalubrité et le délabrement y règnent depuis presque une décennie, au grand dam de la population constantinoise et même celles qui venaient, autrefois, des autres villes du pays, en quête de verdure et de fraîcheur.
Une dizaine de lacs naturels ornent cette immense forêt. Autant de potentialités à exploiter pour la redynamisation du secteur du tourisme qui est loin de faire l'unanimité parmi les décideurs locaux. Pourtant, il y a deux ans, l'on a pensé qu'“on allait assister à la résurrection” du parc. “Relance du tourisme vert”, qu'ils disaient, dont une enveloppe financière de 55 milliards de centimes a été débloquée pour une opération qui devait s'étaler sur 10 mois. Il s'agissait, alors, de la réhabilitation des lacs, revêtement des routes, reboisement des sites et la construction de boutiques commerciales, de cafés et de restaurants. Ce qui, de facto, aurait été générateur d'emplois pour des milliers de jeunes qui rasent les murs à longueur de journée à la recherche d'un travail ou d'un emploi saisonnier. Il était, également, prévu l'aménagement de plusieurs sites, notamment pour les activités sportives, dont le golf, l'équitation, la pétanque et le cross-country. Trois ans après, les Constantinois n'ont pu profiter du golf ni du cross-country que sur Eurosport et autres Al Jazeera Sport, qu'ils arrivent à capter à coups de piratage et de gros sous.
Aujourd'hui, le feuilleton du parc d'attraction continue avec cette fameuse histoire qui, soit dit en passant, n'est un secret pour personne. Un statu quo qui ne date pas d'hier, notamment depuis la dissolution de l'entreprise Egilco, chargée alors de la gestion. Mais la dernière intrigue de ce feuilleton réside dans le litige qui oppose la direction des domaines à l'ex-gestionnaire du parc à qui on reprocherait d'avoir transféré un manège vers le parc d'attractions de Sétif, sous prétexte de le réparer. La population n'est pas aussi exigeante qu'on le croyait. Elle n'aspire qu'à une vie décente avec un minimum de confort et de distraction, pour peu qu'il y ait une volonté politique à même de mettre à exécution des actions à forte rentabilité économique sociale, mais surtout touristique.
L. N.


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