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Les petits conseils de Bouteflika à Sarkozy
Dans les coulisses du pouvoir, selon le livre de Yasmina Reza
Publié dans Liberté le 30 - 08 - 2007

“Pour faire ce métier, il faut avoir une santé de fer”, disait notre président de la République Abdelaziz Bouteflika à Nicolas Sarkozy, alors ministre français de l'Intérieur en visite en Algérie.
La santé, voilà une superbe inconnue, avec laquelle Abdelaziz Bouteflika devait composer alors même qu'il engageait le fer dans sa première campagne présidentielle. Curieusement, ce sera la toile de fond qui accompagnera son itinéraire présidentiel et qui servira longtemps, les décryptages malsains des éclipses protocolaires. Et c'est donc presque tout naturellement que le président de la République tentera, à chaque occasion qui lui est donnée, de s'exprimer sur ce “lourd handicap” dont on l'a crédité de convaincre du contraire.
Cette obsession de l'opinion à scruter, à l'aune d'une santé donnée dès le départ précaire, le moindre tremblement dans la voix ou la moindre hésitation dans le geste présidentiel aura peut-être été à l'origine de véritables challenges que Bouteflika relevait dans ses incessantes visites aux quatre coins du pays.
Le geste précis, la voix ferme, le regard vif et tout à la fois perçant, le pas alerte, n'est-ce pas l'image que renvoie à l'opinion, notre président à chacune de ses apparitions publiques. On aurait dit que les coupures de ruban, qui prennent à chaque visite à l'intérieur du pays des allures de marathon, se déclinent comme le cinglant démenti qu'oppose invariablement Abdelaziz Bouteflika à chaque poussée de fièvre d'une opinion hantée par son état de santé.
Devant abdiquer pour un temps au diktat de la maladie, le président de la République devait affronter, après le séjour à Val de Grâce, un défi autrement plus significatif que celui de donner le change à des a priori. Convaincre qu'il est sorti indemne d'un accident mortel et bien plus que cet accident, c'est de l'histoire ancienne.
À écouter l'entretien entre notre président de la République et Nicolas Sarkozy, tel que le rapporte la dramaturge et écrivaine Yasmina Reza qui a suivi ce dernier dans sa campagne présidentielle, dans son livre L'aube, le soir ou la nuit, sorti le 24 août. Bouteflika sait pertinemment que le métier de président ça use son bonhomme.
S'adressant à Nicolas Sarkozy, il le complimente sur des qualités que tout le monde reconnaît à Abdelaziz Bouteflika. “Vous avez du cran et du caractère, des qualités essentielles” disait-il au futur président de la République française qui semblait très éprouvé par la campagne électorale qu'il était en train de mener. Ce qui n'échappa pas à notre premier magistrat : “La souffrance se voit sur votre visage. Vous avez quelques rides.” Il lui conseillera à ce propos de bien manger. “Deux kilos de plus ne vous feraient pas de mal”, lui fera-t-il remarquer. Est-ce la recette de Bouteflika pour garder la forme ? En tout cas, tout semble se jouer au niveau du mental chez notre président.
L'échec n'a jamais été un déshonneur, du moins chez ceux qui font tout pour réussir et qui ne désarment pas face aux coups du sort. Et c'est peut-être là le secret de la réussite de Abdelaziz Bouteflika. Il n'a pas peur de l'échec. Donc, il ne cherchera pas à plaire en se fourvoyant dans la compromission.
Son élection en 1999, il la doit surtout à son franc-parler, à sa volonté de ne pas cacher la vérité aux Algériens. Il ne croyait pas si bien faire car le peuple en avait marre du discours populiste, démagogique.
Bouteflika le savait. Est-ce par coquetterie qu'il dira à Nicolas Sarkozy qu'en 1999, il a tout fait pour ne pas se faire élire ? En tout cas, il aura compris avant les autres que “la popularité” ne signifiait plus chez un peuple conscient qu'on lui a toujours menti. “Caresser dans le sens du poil”.
Non, Bouteflika n'a pas dit le contraire de ce que les gens voulaient entendre.
Il a développé une nouvelle manière de voir, une nouvelle manière de faire qui tranchaient avec le discours ambiant, celui étant désormais contre-productif.
Mais il est vrai que le nouveau discours développé par Abdelaziz Bouteflika pouvait ne pas convenir à une opinion qui a appris à composer avec les effets populistes. Et là, il courrait effectivement le risque d'un échec. Un risque que seule une candidature désintéressée pouvait courir. “Vous n'avez aucune raison d'être un anxieux. Car si ça ne marche pas cette fois-ci, ça marchera la prochaine fois”, rassurait-il son vis-à-vis lui signifiant qu'il a tout l'avenir devant lui. Ce qui n'est pas le cas pour notre président dont le seul obstacle aux ambitions qu'il nourrit pour son pays reste le facteur temps.
Son âge, sa santé arriveront-ils à avoir raison de cette ambition ? Souvenir de cette phrase de Kasparov : “Je peux peut-être battre Kramnik, mais pas le temps qui passe.” Yasmina Reza rapportait ce propos du président de la République : “… La mondialisation que vous prenez comme un défi et non comme une épreuve. Pour nous, c'est une épreuve. Pour vous c'est un défi.” C'est le côté humain qui ressurgit chez Bouteflika, qui sait mieux que quiconque le prix à payer pour une mondialisation qui ne s'encombre pas des dommages collatéraux qu'elle peut provoquer en mettant le cap sur le tout-économique.
Connaissant la réputation de froid calculateur et d'homme politique sans états d'âme de Nicolas Sarkozy, Bouteflika lui conseillera amicalement de mettre de l'eau dans son vin. Lui expliquant que même s'il est, lui-même, animé du même pragmatisme, il n'en demeure pas moins qu'il reste sensible aux problèmes socioéconomiques que va poser la mondialisation. Là est toute la différence.
Il en coûtera au peuple d'accepter la mondialisation. Et c'est aux responsables de l'Etat d'en atténuer les effets négatifs sur le citoyen.
Sur le plan international, Bouteflika semble avoir mis une croix sur un vieux rêve auquel toute une génération sensible aux souffrances du peuple palestinien a consacré toute son énergie.
Un rêve, qu'il caressait depuis qu'il était jeune ministre des Affaires étrangères : “Nous avons échoué. Echoué. C'est fini.” Cela ne l'empêche pas de rappeler à Nicolas Sarkozy une vérité historique qui doit tôt ou tard être rétablie. “Il y a un peuple palestinien qui a droit à un Etat”, lui conseillant d'en tenir compte dans sa politique étrangère sachant que malgré tout la France reste une grande puissance.
Zahir Benmostepha


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