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Bouteflika et les options du troisième mandat
Entre les modèles tunisien, russe et vénézuélien
Publié dans Liberté le 08 - 12 - 2007

Même si le FLN a fait de ce troisième mandat un des leitmotiv de son discours politique, force est de constater que le concerné, à savoir Abdelaziz Bouteflika, entretient le suspense sur ses intentions.
Et si Abdelaziz Bouteflika quitte la Présidence au bout de son second mandat ? Curieusement, c'est une tournure que nombreux sont les Algériens à conjurer comme un mauvais sort, face au grand point d'interrogation qui se profile à l'horizon 2009. N'est-ce pas que toutes les spéculations autour d'un troisième mandat pour Abdelaziz Bouteflika ont plutôt tendance à s'appesantir sur l'argumentaire qui plaide pour ou contre sa troisième candidature à la présidence de la République, ou encore sa capacité physique à assumer encore la plus haute fonction de l'Etat, enfin ses chances de réussir un tel pari. Mais, a-t-on réellement débattu la question de sa succession au cas où Abdelaziz Bouteflika viendrait à renoncer à ce troisième mandat ? Tout au plus si la vox populi a effleuré la question car singulièrement, c'est du bout des lèvres que l'opinion fait dans une prospective orpheline de Bouteflika et se montre incapable d'enfanter des “présidentiables” pouvant constituer une alternative. Il faudra peut-être dire qu'il n'y a rien d'inédit à une telle situation en Algérie, un pays toujours arrimé aux schémas tiers-mondistes, rétif au changement et surtout qui cultive fondamentalement une mentalité propre au paysage politique arabe ou “les leaders naissent pour durer”. Il est vrai que l'Algérie a bien marqué sa différence avec les autres pays arabes, durant la période trouble des années 1990 avec “la démission” du président Chadli Bendjedid et celle de Liamine Zeroual.
Mais, paradoxalement, jamais notre pays n'a illustré autant qu'à cette époque sa quête désespérée d'un président fait pour durer de la dimension par exemple d'un Houari Boumediene. L'Egypte avait peut-être un peu tâtonné pour trouver le successeur à l'immense Djamel Abdelnacer... La Tunisie a longtemps hésité avant de trouver la mort dans l'âme un remplaçant à Habib Bourguiba, la filiation a fait le reste en Syrie, en Jordanie, au Maroc, en Arabie Saoudite. Voir un Hosni Moubarak, un Zein al-Abidin Benali, un Mouammar Al-Khadafi, un Basher Al-Assad... quitter le pouvoir, on n'y songe même pas dans nos contrées arabes. L'Algérie dans tout ça ? Il faudra peut-être rappeler que l'ombre de Bouteflika n'a jamais quitté l'Algérie depuis la mort de Boumediene. Il était question, n'est-ce pas, en 1978 de son accession à la présidence de l'Algérie, autant qu'elle le sera à la démission de Chadli en 1992 et celle de Zeroual en 1999. Le personnage de Bouteflika avait toujours incarné une solution pour ne pas dire “la solution” en situation de crise. C'était particulièrement le cas en 1999. L'Algérie était dans une véritable impasse, sur les plans sécuritaire, politique, économique, social. Sous embargo international qui ne voulait pas dire son nom. On n'offrit pas la présidence à Abdelaziz Bouteflika avec ce qu'elle pouvait supposer comme gratification, mais on lui confia une mission où l'échec était interdit. Le deal était clair : Bouteflika avait sa petite idée sur la manière de sortir d'une crise multiforme, mais il devait disposer suffisamment de marge de manœuvre pour relever ce défi. Autrement dit, il comptait être le seul centre de décision. Son message a été d'ailleurs sans équivoque. “Je ne veux pas être un trois-quart de président”, ne cessait-il de répéter même quand on ne le lui demandait pas. On sentait alors dans le propos qu'il n'avait rien demandé, qu'on l'avait sollicité et qu'il avait donc posé ses conditions. Bouteflika avait consacré alors le plus clair de son premier mandat à deux questions urgentes qui étaient en fait liées par une logique de cause à effet : la restauration de la paix et le retour de confiance de la communauté internationale dans notre pays. En 2004, le succès d'une telle entreprise le désigna tout naturellement à sa propre succession. Il réussira la performance de récolter plus de 80% des suffrages exprimés dès le premier tour de la présidentielle du 8 avril 2004. Il était parti pour un second round qui s'annonçait aussi époustouflant que le premier, de surcroît bénéficiant d'une conjoncture nettement favorable. Dans son élan, Bouteflika s'imposa un challenge que nombreux avaient regardé avec une certaine réserve.
Deux millions d'emplois, un million de logements supplémentaires… une croissance soutenue avec un taux de 7% par année jusqu'à l'horizon 2009 restaient quand même des engagements “très ambitieux” même si Bouteflika disposait de moyens qu'aucun Président avant lui n'avait les faveurs. Ce pari est-il en passe d'être gagné à une année et demie de la fin de son mandat ? Pour le FLN, cela ne fait aucun doute. Pour l'UGTA, l'UMPA, l'UNJA, l'Onec, l'Onem aussi. C'est d'ailleurs en chœur que ces organisations bilantent positivement le parcours présidentiel pour investir lourdement dans un troisième mandat de Bouteflika. Ce soutien, réglé comme du papier à musique, ne fait pas mystère d'une action concertée, et ne se formalise surtout pas des considérations qui le désignent comme une réponse à un “coup de starter”. Cet aspect ne revêt d'ailleurs aucune singularité puisqu'il a cette vocation de signifier l'ouverture des souscriptions au soutien de la candidature du Président actuel à un troisième mandat. La machine vient donc d'être mise en branle et le choix de l'éventail des organisations qui en donnent le ton ne relève sûrement pas du simple hasard. En effet, on retrouve les jeunes à travers l'UNJA, les travailleurs par le truchement de l'UGTA, la famille révolutionnaire représentée par les enfants de chouhada et les enfants des moudjahidine et, enfin, les paysans algériens et ne manquent donc à l'appel que les femmes.
Cette démarche ne saurait étonner, d'autant moins qu'elle s'inscrit en droite ligne des mœurs politiques qui ont toujours prévalu en Algérie. Le contraire aurait peut-être constitué la grande surprise. En effet, on imagine mal le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, annoncer tout de go sa candidature à un troisième mandat pour ensuite partir à la conquête de soutiens. Une situation vraiment inédite qui ne cadre d'ailleurs pas avec la mentalité d'une personnalité politique qui a toujours cultivé cette image désintéressée du pouvoir et qui a donné par le passé impression de répondre à une sollicitation ou encore d'accéder à un vœu populaire en briguant la plus haute fonction de l'Etat. Aujourd'hui, le FLN demande au président de la République “de poursuivre l'ambitieux programme national dont les bases ont été fondées depuis son investiture en 1999”. L'UGTA l'invite aussi “à poursuivre et approfondir l'inlassable et l'intense effort pour le développement durable du pays”. L'UNPA exhorte les citoyens à “permettre au Président de parachever les différents projets et programmes de développement”. C'est donc dans les mêmes formes de sa première investiture qu'un troisième mandat “est sollicité de Bouteflika”. Autrement dit, qu'on ne lui offre pas, encore une fois, la présidence de la République, on lui demande de terminer la mission qu'on lui a confiée. Et il faut bien admettre que Abdelaziz Bouteflika n'est pas dans une situation où il peut se permettre de dévoiler son intention de rempiler. Car un problème de taille se pose à sa candidature. Celui de la limitation du mandat présidentiel. Annoncer son intention de présenter sa candidature à la prochaine élection présidentielle équivaut de facto à afficher unilatéralement sa détermination à sauter le verrou constitutionnel. Une telle démarche desservirait à coup sûr et son image et celle qu'il veut donner de l'Algérie sur la scène internationale. C'est peut-être en ce sens qu'il faudra comprendre ses propos quand il déclarait qu'il “est respectueux, en toutes circonstances, de la souveraineté du peuple algérien et des modalités démocratiques par lesquelles elle doit s'exprimer”. Bouteflika ne voudrait pas imposer au peuple algérien une révision de la Constitution qui revoit à la hausse le nombre de mandats présidentiels, au risque d'imprimer à l'Algérie une marche d'un pas en avant et de deux pas en arrière. Briguer un troisième mandat signifie pour Bouteflika d'abord et avant tout mettre les formes. Un peuple qui demande la révision de la Constitution pour pouvoir réélire son Président ça passe mieux. Surtout un Président aujourd'hui au mieux de sa forme.
Quant à la suite du débat, Bouteflika dira : “Il faut cesser de parler de ma santé, je suis un homme absolument comme tout le monde. Il est tout à fait clair que lorsque j'aurai des problèmes de santé, je rentrerai chez moi définitivement.”
Zahir Benmostefa


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