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Les suicides et leur prise en charge
Publié dans Liberté le 23 - 10 - 2002

Puisque les colloques sont des évènements, on peut considérer que le pays jouit d'une riche actualité depuis hier. Il faut se réjouir de cette frénésie intellectuelle aux frais de la princesse, même si les thèmes ne sont pas très heureux.
À Alger, l'UGTA organisait un “colloque international sur la prise en charge sociale des licenciés” et à Béjaïa, les médecins discutaient du suicide. On ne sait pas s'il y a eu synchronisation mais chacun aura eu l'impression de parler de corde dans la maison d'un pendu : les syndicalistes parce que beaucoup de licenciés se sont donné la mort avant même qu'on pense à leur prise en charge sociale et les médecins parce qu'ils arrivent bien après l'hécatombe qui a suivi la vague de fermeture et de privatisation qui a mis au chômage des dizaines de futurs suicidés.
Et puis, quel cynisme que de choisir la ville de Béjaïa pour parler de suicide quand on sait la vocation morbide de la place Gueydon, suspendue au-dessus de la mer. Combien de Bougiotes y ont mis fin à leur vie parce qu'un jour de déprime ils n'ont pu résister à l'appel combiné du vide et du large, si insistant sur cette place qui est aussi l'une des plus belles esplanades de la Méditerranée ?
L'UGTA et l'Université de Béjaïa n'ont-elles pas été mal inspirées d'aborder des sujets aussi sensibles que suggestifs au moment où les spécialistes et les paramédicaux se mettent en grève et où la Sonatrach, en voie de privatisation, risque de grossir les rangs des désespérés ? Heureusement qu'on ne peut pas se jeter dans un puits de pétrole !
Finalement, mieux vaut écouter les désespérés que ceux qui en parlent : ils sont porteurs d'espoirs quand ils viennent à s'exprimer. Et la bonne nouvelle, de ce point de vue, nous vient d'un lieudit de l'arrière-pays de Skikda, un de ces coins perdus où le fatalisme se dresse comme une muraille infranchissable contre les notions modernes de suicide ou de prise en charge sociale, ce fatalisme qui fait le bonheur de nos dirigeants en leur assurant la discipline passive du pays profond.
Une nouvelle qui succède à celle, tragique, venue la veille du même village : les habitants de H'jar Mefroucha ont manifesté et séquestré le chef de leur daïra pour protester contre leur abandon par l'Etat à la merci de terroristes. Neuf membres de leurs familles ont été assasinés.
Ce soulèvement d'un douar oublié par un pouvoir, trop occupé à réprimer ici, à marchander là et à frauder là-bas, constitue un séisme politique : des bougres qu'on transporte d'habitude par bennes et par remorques pour remplir les meetings avant de les reverser à leur misère et à leur peur, viennent de décider qu'ils sont citoyens. Et que s'il y a un Etat, il est en devoir de les prendre en charge, non parce qu'ils ont tenté de se suicider, non parce qu'ils ont été licenciés, mais parce qu'ils ont droit à la sécurité.
Il était temps. Les suicidés de nos campagnes commencent à interpeller un Etat qui a le génie de prendre en charge le terroriste pour mieux se dérober devant sa responsabilité envers sa potentielle victime. N'est-ce pas plus utile qu'un colloque ?
M.H.
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