Une forte recrudescence des actes terroristes est enregistrée depuis un certain temps dans la wilaya de Boumerdès et une partie des wilayas limitrophes, Bouira et Tizi Ouzou. Les attentats à la bombe se multiplient à une cadence infernale. Le dernier en date est celui qui a ciblé, hier matin, l'Ecole de la gendarmerie des Issers. Flash-back. Juin 2008, au moins deux attentats avaient secoué la wilaya de Boumerdès. Le 5 juin, une embuscade meurtrière a ciblé, à Cap-Djinet, une patrouille militaire vers 18h. 6 militaires ont péri lors de cette embuscade tendue au lieu-dit La Carrière, à l'entrée de la ville de Cap-Djinet. Le convoi se dirigeait vers le cantonnement installé sur les hauteurs de la ville. Trois jours plus tard, c'est la localité de Béni Amrane, 25 km au sud-est de Boumerdès, qui sera touchée par un double attentat à la bombe. Les deux engins, qui ont explosé devant la gare ferroviaire de Béni Amrane, non loin de la base de vie de l'entreprise française Razel, ont provoqué 2 morts, un ingénieur français et son chauffeur de nationalité algérienne, et 4 blessés dont des éléments de la Protection civile. Mais, c'est sans doute le mois de juillet qui aura été le plus sanglant pour la région. Et pour cause, pas moins de sept attentats terroristes ont été enregistrés à Sidi Daoud, Zemmouri, Boudouaou, Thénia et Tidjelabine. À Zemmouri, un ex-Patriote a été froidement assassiné, durant la première semaine de juillet, dans son magasin. Le 10 juillet, une patrouille de la gendarmerie, qui revenait d'une mission de routine, a été ciblée par l'explosion d'une bombe ayant fait 1 mort parmi les gendarmes. L'engin explosif était enfoui dans la chaussée sur la RN24. Le 15 du même mois, les sbires de Droukdel ont mitraillé une ambulance sur la nationale 5. Le véhicule, appartenant au secteur sanitaire de Tizi Ouzou, qui revenait d'Alger a été pris pour cible par un groupe de terroristes au lieu dit Ellouz, entre Tidjelabine et Thénia. L'attaque a causé des blessures aux trois occupants de l'ambulance. Il s'agit d'une infirmière, du chauffeur et du patient. En outre, B. Mouloud, un ancien élu à l'APW de Boumerdès, propriétaire d'un vignoble à Si Mustapha, a été assassiné par le GSPC le 17 du mois écoulé. À Lakhdaria, un convoi militaire sera la cible d'un attentat kamikaze à la moto. L'attentat terroriste, perpétré le 23 juillet, a fait 13 blessés parmi les militaires. Le kamikaze s'est fait exploser contre un camion de l'armée à la sortie de la caserne. Cette même caserne avait été attaquée par un kamikaze, le 11 juillet 2007. L'attaque au camion piégé s'était soldée par un lourd bilan : 8 morts et plusieurs blessés parmi les soldats de l'ANP. Relativement calme, la ville de Boudouaou, elle aussi, n'a pas été épargnée par la subversion terroriste. Jeudi 24 juillet, un cuisinier de la caserne de police de Ben Adjel a été assassiné par deux islamistes armés devant son domicile. La victime a été criblée par dix balles tirées à bout portant. Le mois en cours n'est pas moins sanglant, si l'on s'en tient à la chronique terroriste. Ainsi, après l'attentat kamikaze qui a ciblé le commissariat des RG (Renseignements généraux) de Tizi Ouzou le 3 août, faisant 25 blessés dont 4 policiers, le GSPC, devenu depuis deux ans Branche Al-Qaïda au Maghreb islamique (BQMI), a frappé de nouveau à Boumerdès. En effet, le 9 août, une bombe artisanale a ciblé un poste avancé de la Gendarmerie nationale à Zemmouri El-Bahri. 16 personnes ont été blessées : parmi les victimes, des gendarmes et des estivants. Moins de 24 heures après, c'est la coquette ville balnéaire de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi Ouzou, qui a été la cible d'un double attentat à la bombe. 3 gendarmes, chargés de la surveillance de la plage Tassalast, ont été légèrement blessés. Il convient de souligner que la plupart des attaques terroristes sont caractérisées par un nouveau mode opératoire, depuis notamment le ralliement du GSPC à la nébuleuse Al-Qaïda. Un mode opératoire intégrant la logique kamikaze qui fait que les attentats à la bombe sont devenus visiblement “imparables”, selon le mot du ministre de l'Intérieur. Mais pas seulement, le discours pour le moins fantaisiste, qui évoque à tout bout de champ le dernier souffle des groupes terroristes, contribue également à saper la vigilance des services de sécurité, rendant ainsi “imparables” les attentats terroristes. Yahia Arkat
